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Nuit debout https://youtu.be/NwH9GH_pClU

 

 https://youtu.be/NwH9GH_pClU

 

Place de la république il est huit heures du soir au mois d’avril 2016.

Nous sommes le 43 mars.

 J’ai faim mais pas un sous en poche, qu’a cela ne tienne une cantine improvisée se dresse sur un des côté de la place s’y pressent toutes sortes de désargentés, étudiants, SDF, curieux.

On y sert, dans toutes sortes de pains un peu secs, des sandwichs à la viande et au fromage ou végétariens, des gâteaux un peu rassis et des salades confectionnées par ceux qui sont allés récupérer de la nourriture a la fin du marché.

Au centre, une AG se termine,  tout un code a été trouvé pour s’exprimer, inspirée de la langue des signes, pour dire que la personne qui parle se répète et que c’est un peu long. Pour approuver et désapprouver.

A coté de la cantine des groupes de discussion se forment, sur des sujets divers, les femmes, le logement, la lutte anti spé ciste. Pour garder la place propre un groupe de jeune propose de maquiller toute personne déposant ses ordures dans une poubelle toute proche.

La nuit tombe de l’autre coté de la place, un « château » a été érigé avec de la toile de tente et des cartons, il est assez haut, 6 ou 8 mètres peut être. A l’intérieur se presse une foule compacte. Puis, quelques explosions se font entendre les CRS en rang serrés à l’extérieur attendent les ordres pour charger, alors que quelques uns leurs lancent déjà des projectiles. Des explosions retentissent, l’air devient irrespirable, ce sont les grenades lacrymogènes, on me propulse à l’intérieur du château, en état de siège et l’on  m’arrose les yeux avec du sérum physiologique, qui me libèrera de cette affreuse brulure du gaz . Mais Il faut sortir de ce qui commence a ressemble a un piège, dehors les CRS ont débuté leur charge, il faudra slalomer à tout allure entre les jets de grenade pour se mettre à l’abri hors du périmètre de combat. La vie est haute en couleurs.

 

Sur les photos, les jeunes ont tous des protections anti gaz , soit intégrées dans leur blousons, soit fabriquées avec beaucoup d’ingéniosité dans des bouteilles en plastique.

 

Les CRS de retour de la charge laissent tomber leurs boucliers, pendre leur bras, ils baissent la tête, semblent en piteux état,  il y a des  aussi femmes parmi eux. Je sais que ce n’est pas mieux de l’autre côté mais je n’ai plus de batterie dans mon appareil pour faire des clichés.