Low tech.
Quimper, l’heure de la messe, la manif contre l’antisemitisme ne remplit pas tout à fait l’espace de la place saint Corentin. Au moment où j’arrive une évocation de Simone Weil suivie d’une marseillaise chantée à voix presque basse , filtre de la centaine de personnes qui se masse entre l’église et la mairie sous une petite pluie fine. On sent les gens émus, fatigués, en colère contre toute cette violence qui se déchaîne depuis le 7 octobre d’où qu’elle vienne.
Moi je suis là parceque ce que j’ai lu, ça et là, juste après l’attaque du Hamas, m’a horrifiée, des choses du genre :
“ Il faut le faire pour aller faire la fête tout près d’un camp de réfugiés” arguant que quelquepart les victimes de la rave partie du 7 octobre dernier l’avaient bien mérité, dans l’ignorance du fait que Gaza etait une vraie ville en dur certes sous blocus, mais correctement approvisionnée et pas un camp.
Je suis là aussi parceque que j’ai horreur de hurler avec les loups et que je suis réticente à m’engouffrer dans une cause Palestinienne qui pue maintenant presque autant que l’extrême droite fachiste israélienne.
Pourtant je n’etais pas allée à la manif contre l’islamophobie, déclenchée sans qu’il y ait une crise particulière, et organisée par les émules des frères musulmans, main dans la main avec LFI et Mediapart, qui avait vu des barbus et femmes en burka et étoile jaune, défiler en hurlant “Allah ouakbar “, Boulevard Voltaire, en tête de cortège, presque trois ans jours pour jours après le massacre du Bataclan; suivie en queue de cortège par une foule bien pensante pour la fraternité des cultures. J’avais donc bien fait de ne pas y aller.
Donc ce matin, cette petite centaine de personnes anti anti sémites prends la pluie. Les doudounes et les semelles des mocassins commencent à être imbibées.
Les bretons de Quimper sont bien élevés et ne parlent pas aux inconnues, le temps d’échanges proposé par la maire, se déroule dans un entre soi qui me pousse vers le bar voisin ou je commande au comptoir un bon café bien chaud, tandis que mon voisin de droite réclame sa consommation de façon atone et très récurrente laissant entrevoir un handicap certain, je me tourne donc vers mon autre voisin, un homme d’une quarantaine d’année dont j’apprendrai vite qu’il est musulman, tunisien et maçon au chômage.
Le comble, aller à une manif contre l’antisemitisme et se retrouver en désespoir de cause à en discuter avec un musulman.
Ça me plaît assez.
Donc notre homme est la par hasard, bien sûr il n’est pas venu à la manifestation et ce qui se passe ne le concerne pas. “Dans mon pays, on vit avec les juifs ça se passe très bien.
Les frères musulmans je ne connais pas, l’Iran non plus d’ailleurs, mais Daesh je peux te dire que ces gens là ne sont ni musulmans, ni chrétiens, ni juifs, ce sont des animaux.”
La conversation tourne en rond, je lui demande pourquoi les musulmans ne condamnent pas si fort ceux qui tuent en leurs nom, il me réponds a côté, qu’il n’a rien avoir avec ces gens là.
Il est très gentil, rigole souvent, insiste pour m’inviter et me payer mon café.
“Les musulmans je peux te le dire ne feraient pas de mal à une mouche.”
Quand je lui demande son nom il me répond: Jihad, comme Djihâd sans le D.
Mais c’est la même chose en fait.Je lui en demande la signification.
En Arabe Nour signifie lumière, et le prénom Jihad?
Il me répond, avec son français approximatif Jihad ça veut dire la gentillesse, même si tu me frappes, je ne réponds pas.
Je ne suis pas sure et sa définition est trop approximative alors nous regardons sur un internet et je lis: Jihad: combat sacré; guerre sainte; travail; effort.
Immédiatement il écarquille les yeux et me dit, sur la défensive, l’air très ennuyé:
“moi non, moi pas problèmes jamais problèmes.”
Alors nous éclatons de rire de concert.
Vraiment on a rigolé longtemps.
Je reprends le bus dans l’autre sens pour Concarneau, en essayant de comprendre la métaphore qui se dégage de mon aventure.
Comment aux prises avec des bretons réservés mutiques, froids, je m’étais retrouvée à discuter avec un Tunisien chaleureux sympathique et drôle.?
Qu’est ce qui caractérise les manières de faire de l’islam radical pour que les foules indignées des campus américains réagissent avec autant d’empathie, à la cause Palestinienne?
Ou étaient elles quand les Syriens se sont fait massacrer par Bachar al Hassad, secondé par la Russie et l’Iran? Et les Uemenites qui a défendu protégé manifeste pour les Yéménites?
D’où vient cette sympathie d’emblée pour la cause Palestinienne, la, depuis toujours en fait.
Et ces manifestations massives en faveur de la Palestine depuis le 7 octobre? Alors que le Hamas porte toute la responsabilité d’avoir ouvert le feu le premier . .
Est ce qu’on résouds un problème en massacrant?
LeHamas a t’il voulu régler quoi que ce soit du sort des Palestiniens? Non. Il les a sacrifié aux bombes de Netanyahu, a l’indifférence de l’Egypte, au fatalisme de la Jordanie.
Maintenant un certain angélisme accroché aux solutions binaires te répondra qu’il y a eu Sabra et Chatila et plus de 10.000 morts à Gaza dont X enfants.
Les enfants martyrs dont Jihad me dira qu’il a vu sur une vidéo qu’ils étaient enterrés par leur parents à l’état de viande hachée.
Il serait donc légitime qu’il y ait autant de morts de l’autre côté. Faut il aimer la mort pour raisonner de la sorte.
À regarder les choses froidement, les frères musulmans, Daesh , le Hamas, ont certains dénominateur commun dans leurs façons de faire. La vie humaine compte peu, la leur et celle de leurs martyrs dont on a l’impression qu’ils considèrent que le nombre est inépuisable, et qu’ils instrumentalisent a tout va.
Et les moyens employés pour tuer, très économiques: deux cutters pour faire se scratcher un avion, et deux buildings, qui peut mieux faire?
On note aussi une forme de créativité dans la communication , pas besoin d’Aljezira ou CNN , les comptes facebook des victimes suffiront.
Dans l’autre camp combien de lingots d’or aura coûté le déferlement de bombes sur Gaza compares au moyens sommaires employés par le Hamas pour semer la terreur durablement?
On peut dire que par rapport à nous, occidentaux ces gens sont low tech.
C’est peut être ce qui les rend sympathiques à certains, malgré tout.
Ingéniosité économique de moyens, force du plus grand nombre, avec le djihâd personnel que tout musulman est habilité à prendre si il adhère à l’idéologie Islamique.
Et dernière chose retour contre l’adversaire de la force qu’il utilise. La technique du boomerang ou de l’Aikido.
Qui va pâtir le plus des morts qu’il engendre au regard de l’opinion internationale?
Pour le moment les juifs, à cause de l’expédition punitive d’Israel sur Gaza.
Et aussi dans les populations civiles infiltration des réseaux écologiques, des réseaux féministes. Propagande larvée tout azimut, avec les indigènes de la république, les woke piétinant les valeurs conservatrices et finalement fondatrices d’un occident plein de bon sentiments, épris de démocratie justice et d’égalité, qui à son zèle a vouloir remettre en cause un capitalisme destructeur finit par se tirer une balle dans le pied, au lieu d’envoyer valdinguer les intérêts des multinationales et des marchants d’armes qui reprennent en cr moment du poil de la bête.
Mais ceux ci sont ils juifs?
On voit circuler ces temps ci une étoile de David faite avec toutes les grandes marques comme Mac Donald c, Signal, Nestle et bien d’autres.
Ceux qui font circuler cette image, qui adhèrent à ce genre d’amalgame ne viendront jamais à une manifestation contre l’antisemitisme, puisqu’ils compilent les marques, la grande distribution, le fric, le capitalisme au judaisme.
On y est la dans un racisme profond puissant et pervers qui agit depuis longtemps sans complexe à découvert dans des milieux soit disant éclairés.
Dans la proposition d’un clivage qui ne fait que vouloir mettre le feu aux poudres.
Les enjeux sont complexes, les participants à la manifestation contre l’antisemitisme qui savent très bien que tous les sémites ne sont pas des juifs, et que tous les riches ne sont pas des salauds de juifs, des seniors pour la plupart, étaient graves ce matin, et ce n’est pas sans raison.
Ouarzazate est aux portes du désert, pas si loin de la frontière Algérienne, C’est le point de départ des raids en chameau et un haut lieu du cinémal mondial, depuis le COVID la frontière est fermée et rouvre par intermittence, le tremblement de terre ya fait pas mal de dégats, alors la ville, et les agences de voyage tirent la langue. la route est poinctuée decactus désséches, le soir tombe vite. De la ou je suis pour aller admirer à pieds une construction en pisé bien entretenue il faut aller à l’hôtel Ibis, enfin, les formes donnent l'illusion que c'est en pisé, mais peut être est ce du béton apres tout.
Je suis partie pour Zagora, a l’Est de Ouarzazate, pas
loin de la frontière algérienne, loin de la ville pour me reposer dans un petit village pres de la palmeraie de Amzerou. On est le 19 février
La route passe au travers de montagnes rocalleuses aux meandres sompteuus, le paysage est d’une sobriété surprenante, presque inquiétante.
Dans le petit village d’Amzerou près de Zagora au sud est de Ouarzazate, à la lisière du Sahara, on est loin du Maroc moderne des grandes villes du nord et leurs prouesses architecturales, certes le Maroc s’est considérablement développé et en terme de transport public avec les gares, les compagnies de bus CTM et les taxis dont le parc a été réactualisé, mais comme les salaires ne suivent pas,
(l’équivalent de 250 euros comme salaire moyen), ce développement ne profite pas à tous. Mais on peut dire que MohamedVI a bien fait le job, puisque d’une certaine manière ce pays prends son envol, on peut le constater partout.
Dans le grand sud c’est un peu différent, aux environs de Zagora on a asséchés les nappes phréatiques avec la culture de la pastèque, la sécheresse s’étends sur tout ce qui ne fait pas partie de la palmeraie. A Amzerou en plus de l’artisanat, la seule ressource du village est l’hébergement touristique.
Alors que je tourne dans le village le nez à l’air à la recherche d’émotions inédites, un homme me happe et m’emmène dans une belle maison en pisé, la ou se font les bijoux les fibules, les bracelets, de multiples broderies et des tapis:
La coopérative d’artisanat de Amzerou.
J’en profite pour poser quelques question au maitre des lieux, sur le fait que les synagogues soient construites à côté des mosquée. Barzou, qui a hérité par le biais de son père du savoir faire des artisans juifs tous partis en 1967, laissant le village amputé d'une partie de ses forces vives, me réponds de manière touchante, que les juifs étaient là depuis 10.000 ans chez eux comme lui musulman, chez lui, et qu’il a toujours pensé, quand ils sont tous partis en 1967, qu’ils allaient revenir.
Que ce qui se passait à Gaza, c’était à cause de la politique à cause de l’argent.
Et que si les juifs revenaient bien sûr ils seraient accueillis à bras ouverts.
(Voir liens vidéos mettre dans la barre de votre navigateur si besoin)
https://youtu.be/dOVYwrTLi30?feature=shared
https://youtube.com/shorts/iRe-78wvd7E?feature=shared
Dans cette région les juifs c’est certains manquent aux marocains, et si il y a bien un endroit ou on attends qu’ils reviennent c’est Amzerou, à la frontière algérienne
A part les quelques Ryads appartiennent aux plus fortunés, le reste des maisons en pisé parpaing sont habités par des familles aux modes de vies très traditionnels, rythmés par la religion et les traditions. Peu de cafés, peu de magazines, pas de boulangeries, presque pas d’animaux, quelques mobylettes, et les enfants qui jouent dans la rue sont la seule partie de la population visible en fin de journée..
https://youtube.com/shorts/XBNN63TGA_k?si=KboYJVHhJ1MUn56o
Pour repartir dans ma casbah, je grimpe sur une mobylette, un jeune marocain a qui j’ai demandé mon chemin, m’offre de me ramener sur son porte baggage.
Et comme je pourrais être sa mère je m’exécute. Nous
croisont une grande tente Berbère, c’est un mariage. Là, les maison sont d’une simplicité terrible, aucun meubles, que des tapis, et des chaises en plastique, ca et là une lampe. Dans la cuisine
les feux sont à même le sol et le repas, au fumet déjà tres appétissant envahit la pièce.
Ici les femmes et les hommes festoient dans des
lieux séparés, même pour les mariages Jesuis accueille avec beaucoup de gentillesse, si je veux je peux rester et diner avec les femmes, on m'amène une chaise, on s'occupe de moi, un peu trop
peut être. J'aurais voulu photographier ces silhouettes noires assises sur le sol et cette sobriété si peu marocaine, mais seule une très jolie jeune femme vetue d'un haut vert amande et de jupes
blanches, posera avec moi et acceptera de laisser son image faire des kilometres, elle s'appelle Hakima, c'est la perle d'Amzerou.
Hier je me suis promenée dans la palmeraie on y trouve de grandes maisons hôtels entourées d un feuillage luxueux, des potagers qui rythment de leurs taches vertes ça et là le paysage. Et toujours au sommet de la colline , la 5g.
Ici la moindre gamine de 15 ans possede son téléphone portable et déjà prévenue des dangers d'internet sait qu’elle ne veux pas retrouver sa photo sur Instagram.
Le bus de Zagora a Netkob est ouvert à tous ceux qui veulent y monter sans limite de places, il distribue aussi les paquets et les lettres, et ne dépasse pas quarante à l’heure traversant un peu penché sur le côté un paysage de rocaille, dénudé, peuple de quelques maisons moitié pisé moitié parpaing et d’antennes 5 g, peu d’hommes, quelques femmes marnant en noir sous le soleil sur le bord de la route, pas d’animaux, pas de plantes, ici il fait 50 à l’ombre au mois de juillet. Un dénuement, une absence de vie qui serre le cœur. Jusqu’à la prochaine palmeraie , le prochain carré d’herbe , le prochain vrai mur en pisé bien rouge et luisant.
A vrai dire je suis heureuse de monter vers le nord, trouver des espaces où poussent les amandiers et les pêchers sous la lumière d’hiver dorée .
Nous croisions des kvars entiers abandonnés . Forteresses d’un autre temps , ruines fragiles et mitées aux murs troués, vestiges troublants d’un passé pas si lointain. Avec leurs quatre ou cinq tours crénelées que l’on devine comme des dents branlantes. Au Maroc, celui qui a de la terre a tout ce qu’il lui faut. Tu creuse un trou et ta maison va sortir de terre, comme tes murs d’enceinte. Tu remplis un coffrage de terre tassée et tu montes tes murs, les troncs d’arbres feront les poutres et les roseaux supporteront sur les plafonds l’étage de terre supplémentaire. C’est simple et beau, on peut y mettre quelques cailloux et pour plus de stabilité on fait en sorte que la base soit plus large que le sol du toit terrasse, ce qui confère à l’ensemble une dignité princière.
Pour éviter que l’eau ne pénètre dans les murs, on les enduit d’un mélange de paille et de terre .
Elles sont sculptées et décorées.
Lorsqu’elles sont abandonnées, le tout retourne à la terre en quelques décennies dans le flétrissement et le craquèlement d’une matière qui implore le repos.
Par contre lorsque cette technique du pisé qui se suffit à elle même est accompagnée de parpaing, l’emblème majestueux devient d’une insignifiante laideur, d’une verticalité rigide propre aux lieux les plus ordinaires.
J’ai dormi dans trois maisons en pisé, on y respire mieux qu’ailleurs, elles sont truffées de recoins, je ne sais pas comment à la longue on peut s’y trouver. Si la mémoire des lieux est en lien avec la matière dont les constructions sont faites.
Il faudrait lancer avec les marocains une campagne de restauration pour inciter les gens à venir y écrire de la poésie, y donner des ateliers d’écriture, ou
encore des cessions de récits de rëves.
A partir de Nekob, la route est neuve et traverse des montagnes d’une insolente beauté face à l’Atlas enneigé, trajet merveilleux à peine troublé par la jeune femme qui vomit bruyamment derrière moi et dont le mari ne veux pas qu’elle aille à la place du mort, où je suis. Le paysage est mineral imposant majestueux.
J’ai adoré prendre les minibus , il y a une quinzaine de places, tout le monde se connaît et personne n’est laissé sur le bord de la route par ces vieux bus usés jusqu’a la corde, qui ne desservent que des petites distances et s’arrêtent à la demande.
Ce matin les rideaux violets du minibus presque toujours tirés pour se protéger du soleil abritent en majorité des femmes du village dans leur robes en velours d’hiver multicolores aux avant bras noirs, leur sourires dorés à la feuille et leur foulards assorti de broderies .
Un homme rentre et salue une à une ces femmes en leur faisant le baise main, de la main droite, la main gauche sur le cœur.
Le minibus est complet mais deux vieux dans leur gandouras jaune et grise attendent, ils ont pour canne un bâton de bois, des yeux fatigues , une barbe de huit jours l’un est handicapé.
Le bus s’arrête ils montent, on ne sait où les mettre, mais tout le monde se pousse, on aménage une place à l’avant pour le plus valide, l’autre s’assiéra sur un tabouret posé là pour les passagers supplémentaires.
En terme de transport, malgrès tout, pleins d’idées sont à pêcher chez les marocains très bien organisés.
Tous les taxis peuvent être collectifs. Sauf si tu payes le prix de la course qui est forcément multiplié par 5 si tu veux être tout seul.
Les petits taxis pour se déplacer en ville, les grands taxis pour se déplacer plus loin, les minibus et les bus pullman et les trains pour le reste.
Tout le monde peut grimper dedans si il y a de la place ( et même plus).
Tu dois aller à dix km ou à cent km, tu prends un grand taxi si il n’y a pas de bus ni de train.
Tu payes ta place, montes dans la voiture et attends qu’elle se remplisse, en suite tu pars en ramassant deux ou trois personnes en plus. Tu peux aller partout comme ça, dans tous les petits villages à n’importe quelle heure du jour. C’est très bien desservi.
Tu n’attends jamais plus de 20 mn.
Les véhicules sont flambants neufs, même ceux réservés aux scolaires à l’exception de quelques lignes desservant des trajets de moins de 40 km.
On pourrait en prendre de la graine pour chez nous. Ça permettrait à beaucoup de gens de se passer de voiture.
Ça développerait l’entraide inciterait les gens à se rencontrer. Il suffit juste de prendre une marge suffisante pour ne pas être stressé par les horaires, et d'accepter de voyager avec un peu plus de promiscuité que dans un bus.
Ça pourrait être mis en place rapidement par les communautés de communes ce genre de transports et ça vaudrait le coup pour les adjoints des mairies de venir faire un voyage d’étude sous le soleil d’hiver marocain.
A voir vivre les marocains, leur gentillesse, leur délicatesse, leur aptitude à l’entraide simple et immédiate, leur façon agréable de vouloir te donner un coup de main, je me dis que pour ça aussi nous devrions aller y faire un petit stage.
L’avant printemps près des neiges éternelles
.( lien vidéo mettre dans la barre de votre navigateur)
https://youtube.com/shorts/bPGaANZFy0o?si=7O2oyQti_dKUBkN1
Va donc faire un petit tour aux jardins me dit mon hôte, tu emmenes le chien et tu marches jusqu’à l’oued.
En suivant le petit sentier en terre qui longe les béals savamment creuses pour irriguer les champs, j’observe la lumière. La lumière dans les fleurs de pêchers, la lumière dans les pousses d’orges, le héron qui bas de l’aile et le chien qui va et qui vient dans l’herbe.
Il y a de grands arbres blancs et nus, au branches fines et pointues, il y a des troncs noirs à partir desquels poussent des fleurs roses et blanches et fragiles d’une beauté savante.
Il y a une femme qui travaille à arracher les ronces et rigole en s’excusant de travailler tandis que son fils qui la regarde me montre le chemin de l’oued rocailleux traverse par une poutre en guise de pont.
En amont des adolescents pêchent avec une canne en bambou.
L’air est léger, doux et parfumé, les amandiers en fleurs pleins de promesses, les champs petits et bordés de rosiers qui font leurs griffes sur ma robe.
Les pétales blancs recouvrent le sol de pointillés translucides.
Le chien qui bat de la queue me montre patiemment le chemin du retour en suivant le sentier qui borde cette grosse roche en forme de brioche près de laquelle est construite la maison.
C’est le bonheur de la vallée heureuse
https://youtube.com/shorts/6UFhhUG7MY0?si=5Ag66zU5qJRGxyCW
Ce que je retiendrai de la cop26 c'est cette image du ministre des affaires étrangères des iles Tuvalu, atoll polynésien situé a 850 km au nord des iles Fidji .
Cet homme dans l'eau jusqu'à mi cuisse, tout habillé, lisait un discours, sur les pages mouillées de son chevalet partiellement immergé. Ce discours était un appel désespéré et poignant, adressé autant aux chefs d'états réunis à Glasgow, qu'à la mer elle même.
Dans un autre rapport à la mer, aux cieux , les navigateurs lorsqu'ils franchissent l’équateur, vident une bonne bouteille, leur meilleure bouteille, dans l'océan, offrande pragmatique pour garantir une arrivée a bon port.
La mer est ici reconnue comme divinité protectrice aimant les suppliques et le bon vin, et les peuples de la mer qu'ils soient d'ici ou de l'autre coté du globe ont une relation particulière avec elle, lié à la reconnaissance de ce qu'ils lui doivent, et à la perception sensible d'appartenir a un même univers qui forme un tout. Ne faire qu'un avec les éléments, la nature les animaux les plantes. De même dans le respect profond qu'ils ont pour la terre qui les nourrit, les peuples premiers du monde entier, qu'ils soient africain ou indiens d'Asie ou d'Amérique ont ce même réflexe de reconnaissance, de ce qui existe, même si ils ne le voient pas.
Et nous ? les peuples dits modernes, developpés, ceux du G7.
Nous avons la religion qui est censée nous relier, mais est elle proche de la nature, et nous relie t'elle vraiment ? Pour le moment il semblerait bien qu'elle divise, les peuples, comme les hommes et les femmes.
Autrefois en Bretagne, il y avait les druides qui faisaient la pluie et le beau temps, maintenant ce sont les essais climatologiques des Russes qui prennent le pas.
Peut on dire que l'on va vers un monde ou la science remplace la religion ?
Le climat est une chose délicate justement perceptible par la science qui en rassemble les données, on peut savoir grâce aux carottes glaciaires récoltées au Groenland les variations climatiques, les refroidissements subits, les réchauffements rapide, on a même inventé la notion de surprise climatique, on peut tout savoir des mécaniques complexes des températures, des rythmes de précipitations , des vents, des courants, de l'élévation du niveau de la mer, tout ca sur le temps long .
On peut calculer les points de bascule, les effets de seuils, et leur franchissement, tous ces verrous qui nous préviennent que quelque chose ne va pas qu'il faut changer de façon de vivre.
Les gaz à effet de serre, et le trou de la couche d'ozone, le permafrost qui fond et la foret Amazonienne qui brule et maintenant la foret Sibérienne puis la foret Californienne et enfin la foret Australienne et le plancton qui meurt ? Sans parler de l'Antarctique qui fond et de l'Amok qui pourrait s'effondrer éloignant le chaleureux Golf stream de nos côtes bretonnes, et dans la campagne les insectes et les oiseaux qui disparaissent. Ca fait combien de temps qu'on en entends parler ? Combien de temps que les scientifiques, ces nouveaux prêtres, hurlent dans le désert ? Combien de temps qu'on sait qu'il y a une masse de plastique dérivant dans les océans équivalente à la surface de la France.
Mais non l'homme moderne est sourd, plein de bonne volonté mais sourd, il continue à produire toujours plus, et consommer plus sans savoir quoi faire de ses déchets, et de cette suractivité qui s'accroit et met la terre en surchauffe.
Il faudrait quand même se poser la question sérieusement de ce qu'est vraiment le progrès ? Est ce continuer sur cette lancée de surconsommation, de surpopulation pour aller squatter de plus en plus loin dans l'univers d'autres lieux habitables pour nous tous, en laissant sur notre passage sur terre et dans l'espace toujours de plus de déchets ?
Le progrès est il de nous faire vivre dans une vieillesse illimitee et robotiquement assistée ?De nous faire percevoir par capteur interposé, vivre dans un espace totalement sensoriellement virtuel, le notre, chacun dans le sien ? Dans une meta réalité ? Avoir de moins en moins d'interactions avec la matiere, la peau, la terre , les gens?
C'est ça le progres ? Une realité falsifiée et jettable ?
Il doit bien y avoir d'autre directions, d'autres sciences qui nous évitent ce terrain d'un futur de science fiction finalement dépassée, dans la continuité d’un imaginaire vintage, issu des années 50 ?
A regarder les scientifiques et la façon dont ils mesurent tous les éléments du climat pour le comprendre, comme le ferait un médecin pour le corps humain on voit bien que l'homme, la femme, autant que le climat est un équilibre, une harmonie sophistiquée entre divers éléments, on voit bien en observant les animaux et les plantes qu'elles ont une mécanique interne comme nous, qui est reliée a ce qui les entoure, et qui en dépends.
Que nous sommes tous interdépendants.
C'est la que la science touche au religieux, et aux hommes premiers.
Alors dans ce geste du navigateur superstitieux jetant son meilleur Bourgogne à la mer et dans ce discours adressé aux flots et aux chefs d'état de la coop 26, je vois la prise en compte de l'intangible,
une prise en compte concrète, et simple. Et c'est ce que les chefs d'état devraient considerer à présent, histoire de se grouiller un peu et de baisser d'un cran leur certitude d'être les plus fort, et de comprendre que le monde ne fonctionne pas sur un modele vertical, mais sur une foultitude d'interactions qui entraine obligatoirement la solidarité, la cooperation, la generosité, et la paix.
Pour finir, ces quelques phrases de Mato Kowapi chef sioux dont le nom signifie « poursuivi par les ours, » en direction des généraux américains du début du 20eme siecle, et toujours criant d’actualité :
» Avant de parler des choses sacrées, nous nous préparons nous mêmes par des offrandes, l'un de nous remplira son calumet et le tendra a l'autre qui l'allumera et l'offrira au ciel et à la terre, ils fumeront ensemble alors ils seront prêts à parler. »
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https://youtu.be/0Ua2pynZyOw?si=W8q9CMfz1ZZHA0qQhttps://youtu.be/0Ua2pynZyOw?si=W8q9CMfz1ZZHA0qQ
Le plat favori des Montrealais ce sont des frites avec de la sauce à la viande et du fromage ce plat s'appelle un Poutine . Dans d'autres lieux, certaines préfèrent le Poutine arrosé d'urine ou brûlé vif lors de cérémonie au parfum sabbatique .
Ce sont les Pussy Riot. Ce sont des sorcières.
Au Musée d'Art Moderne de Montréal elle ont installé dans une enfilade de petites pièces, une exposition rétrospective de leurs actions de 2012 à 2022. La visite commence par un corridor silencieux bordé par un énorme rideau noir sur lequel s'affiche en lettres pailletées: Velvet terrorism: Les Pussy Riot lorsqu'on pousse le rideau première chose que l'on voit c'est une Pussy masquée urinant toute vulve dehors sur un portrait de Vladimir Poutine.
https://youtu.be/_WUEIqLbAfA?si=r3_58991bDxQ0u3F
Dans cet enfilade de petites pièces qui suivent la vidéo les Pussy Riot dénoncent pelle mille, les droits des LGBT, la collusion du pouvoir avec le clergé qui a permis à Poutine de donner une dimension idéologique et religieuse à la guerre contre l'Ukraine, elles dénoncent aussi l la longévité du mandat de Poutine qui est maintenant président depuis 23 ans, l'annexion de la Crimée et le régime fasciste de Poutine qu'elle nomme dictateur d'un état voyou coupable de crime de guerre
Et ça fait beaucoup.
Les Pussy riot sont des artistes, la politique est leur premier sujet, elles ont le le verbe juste, outrancier et poétique leurs excès ne sont jamais vulgaires parce qu'ils expriment d'une colère légitime de façon trash et extrêmement bien cible, vecteurs de de forme littéraire et de production vidéo musclées en même temps que bucoliques. Elles n'ont ni froid aux yeux ni aux fesses en en hurlant leur slogan percutants et provocateurs en robe d'été dans la neige sur le toit des immeubles la tête juste recouverte d'une cagoule de couleur vive.
Elle fomentent des cérémonies étranges et joyeuses ou l'image de Poutine très malmenée sert à dénoncer l'hypocrisie de la guerre contre l'Ukraine appelée opération spéciale, la forfaiture et l'intox de la télévision russe, les massacres de Boutcha et leur honte et leur colère d'être russes.
https://youtu.be/qJMF_5fuSgQ?si=em-ycvLO-2sp7Tz9
.En fait elles n'ont plus rien à perdre, puisqu'elles sont déjà sur La wanted criminal Russian list
Comme Vera Politovskai elles avaient tout deviné avant tout le monde. Si les dirigeants européens les avaient pris au sérieux on aurait peut-être évité une guerre mais ça n'était que des femmes, excessives certes dans la forme de leurs actions mais dans la dénonciation la plus la plus juste de la forfaiture de leur dictateur.
https://youtu.be/Omxji1jzdmg?si=ecPYTuxc3ICHcbb_
En considérant les féministes Russes, je me dis que les françaises devraient en prendre de la graine, les féministes françaises bourgeoises et si bien élevées se vivant d'abord en victimes, ne réfléchissant qu'à l'aune de leurs nombril, aveugles et sourdes lorsqu'il s'agit d'évoquer les droits des femmes en Iran ou en Afghanistan ou encore aveugle et sourdes lorsqu'il s'agit d'évoquer au moment de la journée des violences faites aux femmes les exactions commises par le Hamas et par l'armée Russe c'est à dire les viols des femmes comme arme de guerre.Et cerise sur le gâteau, se gargarisant avec les frasques d'un sexagénaire impuissant et sénile qui sera devenu ce que son entourage en aura fait c'est à dire un papi obscène, elle remettent en cause la présomption d'innocence.
Déshabiller les icônes peut amener une certaine satisfaction à celles qui sont dépourvues de gloire ou de reconnaissance mais il existe des choses plus pressées plus urgentes plus brûlantes et les Pussy riots, elles l'ont bien compris et l'expriment de la façon qui sied à la contestation, en poetisant et provoquant, signant leur genre en lettres de sang.
Claire Denieul Montréal le 28 décembre 2023