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Maroc deuxième partie

Ouarzazate

 

 

Je suis dans une chambre de l’hôtel Bab Sahara, dont un petit balcon donne juste sur la place principale de Ouarzazate, la chasse d’eau fuit de facon lancinante et le lampadaire de la place qui brule toute la nuit est tellement fort qu’il transperce les rideaux de la chambre d’une simplicité monacale qui fait qu’après un moment, on s’habitue juste le temps de meubler l’espace de ses propres effluves, de sa sueur, de ses fluides. Je suis finalement très bien la, les oiseaux pépient jusque dans les couloirs de ce grand hôtel qui a vécu avec ses murs peints de violet pailleté et sa grande salle à manger vide. Le réceptionniste m’appelle, ma reine, comme mes enfants le faisaient quand adolescents ils trouvaient que je décidais trop de tout. Je suis arrivée ici après huit heures d’un bus flambant neuf qui parti de la gare des bus ultra moderne de Rabat en forme de cocon comme celle du tgv d’Avignon.

 

On est dimanche 18 février

 

Le dimanche à Ouarzazate .

La ville est vide, on se demande où sont passés les gens, qui gardent l’hiver les habitudes prises l’été avec la chaleur suffocante qu’il doit y faire, seuls subsistent quelques marchants d’escargots, de poulets, de bijoux et d’eau de rose, tu arrives à midi au marché et tu es le premier client du dimanche .

Sur la place on entendrait une mouche voler, ni hommes ni femmes ni animaux, on s'attends à ce qu'il se passe toujours quelquechose dans ce gigantesque espace, dont le mutisme appelle à la danse et à la musique du soir. A 19heures heures brusquement tout bascule, la place s’anime, plusieurs groupes de toutes sortesviennent jouer de la musique, il y a aussi des jeux pour tous les ages, genre pêche à la ligne ainsi que des femmes qui dessinent savamment avec leurs petits réservoir de henné, pointe fine, de jolis motifs fluides sur ma main posée sur un coussin blanc.

 

Frénésie du hurlement apocalypse du son, la place bat d’un seul et même rythme au son des multiples orchestres qui la composent et se mélangent, cacophonie harmonieuse, simultanéité des voix. Bonheur du son multiple et unique à la fois.

 

     ( liens vidéos mettre dans la barre de votre navigateur si besoin.)

 

https://youtu.be/mNFsN9ptsgU?si=Hd3GDT9Si7HvDmco

 

     https://youtube.com/shorts/DsJjiWTfJYU?si=E5PY0BvCRLM8U1bQ 

C’est un petit homme qui connaissait bien la Bretagne parce qu’il y avait amené tous les objets du désert, des masques, des tapis, des sacs décorés de pièces de monnaie d’une proportion magnifique, des pots, des lampes des tissus que sais-je. Il est là maintenant sur un drôle de siège, au milieu de des objets que vends maintenant son fils. Noblesse.

 

 

 


Dans la casbah dévastée par le tremblement de terre, émergent des remparts des hauts murs en pis, brun foncé, comme des moignons de murs, qui s’effritent; subsistent les marchands avec leurs robes décolorées par le soleil qui pendent à l’entrée de leurs boutiques et la pauvreté à laquelle on se confronte dans n’importe quels lieux touristiques. Parmi les huit maisons en pisé qui se sont effondrées lors du tremblement de terre, quelques pauvres bâtisses dont une synagogue remplie d’objets de toutes sortes, qui n’ont pas forcément à voir avec le judaisme et qui sont aussi diverses que les personnages des contes des mille et une nuits, une caverne d’Ali Baba, avec un tas d’or accroché aux murs, et toutes sortes de bijoux dont une énorme main de fatma juste entre deux étoiles juives, recouverte de pierreries.