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Dieu la bite et fracture sociale

Hier j'ai fais du vélo, j'ai roulé toute la journée dans un arrière pays breton à la campagne remembrée, aux constructions de granit noires d'humidité , parsemées de quelques petites usines peintes en blanc à vendre, entre des maisons sans caractere aux haies taillées bien droites, des entrepots et préfabriques géants, des usines, nouvelles cette fois et des supermarchés aux périphéries des bourgs que je traversais.
Ces champs sur dimentionnés au coté des quels subsitent quelques chemins creux, qui donnent une idée du charme du paysage que les paysans avaient autrefois sous les yeux, laissent apparaitre une terre brune et sèche ratissée par les tracteurs et segmentent la campagne qui a été totalement écartelée, (arbres et haies arrachées) pour laisser place à une agriculture intensive, et à l'agro alimentaire, tout ca à partir de 1960.
La ou je passe villages et routes sont déserts, on est samedi.

Ce sont sur ces routes là que les gens font plusieurs dizaines de kilometres par jour pour aller travailler, découper des saumons en tranches, pareil pour les porcs, à la dizaine à la centaine, écosser les petits pois par millers et fabriquer galettes et confitures de caramel au lait à la tonne. Dans une campagne qui a perdu à cet endroit de la Bretagne beaucoup de son caractère et de son charme, qui firent les délices des peintres de Pon Aven il y a presque deux siecles.

Une bonne partie de Gauguin et ses copains est restée à Pont Aven, ils sont vendus en cartes postales entre deux kuinaman et trois sucettes en caramel au beurre salé, un Pont Aven ou les boulangerie alternent avec les galeries croulant ce dernier week end du mois d'aout sous des hordes de touristes en quête de nourritures substancielles plus que spirituelles.

J'ai pédalé depuis le matin et j'ai mal aux fesses, la dame du bus, une tres blonde, tres maigre et tres gentille hisse mon vélo sur une espèce de machine qui dépliée pourrait faire figure d'une araignée de mer géante accrochée au dos du gros car de Breiz and go, et je me retrouve en deux temps trois mouvements au port de Concarneau, la mer est brillante, quelques bateaux de pêche meublent le port de la criée comme une bouche édentée, alors qu'un peu plus loin la plaisance, explose de blancheur, de prospérité avec une mutitude mats oscillant sous le vent tiède et léger.
La mer est la jusqu'à l'infini dans une indicible beauté, les belles construction du port en granit restituent une prospérité qui maintenant me saute au yeux, comme à Pont Aven ou Quimperlé ou dans le centre, la cathedrale basse et ronde, siège, imposante au bout de la rue principale. C'est incroyable de réaliser comment la richesse s'exprime au travers de la matière même du granit, de la facon dont il est travaillé, de sa couleur.

En un petit tour de vélo, et une vingtaine de ronds points j'aurais traversé misère larvée et propérité. Survolé tourisme et agro alimentaire les deux mamelles de ce coin du Finistere, ou le fossé des transports entre Quimperlé et Lorient reste béant parce que on ne mélange pas Morbihan et Finistère, ou nul ne sait ou est la gare à Quimperlé parce qu'elle n'est indiquée sur aucun paneaux, ou celle de Concarneau s'est envolée pour se rematérialiser à Rosporden, ou seuls les services de bus communaux tentent courageusement de palier au manque criant de transports et ou à l'intérieur des terres, la fracture sociale crève les yeux . Oui les problématiques exhumées par les gilets jaunes persistent demeurents résistent, montrant à quel point au sein d'un même territoire la voiture et le carburant, le manque de transport en commun sont facteurs d'exclusion, et mettent à nu l'urgence de renouveller notre modèle touristique, industriel et agricole.