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Le cochon

 

 

 

 

La Bretagne est le pays du cochon, à y vivre j’ai appris que, bien sur tout est bon dans le cochon, mais quand même.

 

L’autre jour il me fallu acheter à l’épicerie, de quoi faire un sandwich au jambon, pour ma descendance affamée qui précisément brulait de me faire sentir à quel point ses racines bretonnes étaient vivaces surtout en ce qui concerne son estomac.

 

Nous allâmes donc acheter de quoi au city market de la place voisine.

 

La, il n’y avait pas moins 7 marques de jambon dont au moins trois affirmaient qu’elle étaient sans antibiotiques ou sans nitrates, ou bien sans OGM .

 

L’aveu de la chose déguisé en argument de vente  laissant les autres marques avec.

 

Il était donc vendu au tout venant du jambon avec des antibiotiques , des nitrates, et des OGM, plus des antioxydants pour la conservation naturelle.

 

Devant une telle révélation je me fis aussi réticente qu’une vieille chèvre qu’on tire hors de l’étable les jours de grand vent et refusais net d’acheter telle cochonnerie, s’en suivit une dispute mémorable et retentissante au cœur même du city market grand comme un mouchoir de poche, qui laissa mon épicier légèrement gêné au regard des produits qu’il proposait et des autres clients :

«  Alors tu veux lequel celui aux nitrates, celui aux OGM ou bien celui aux antibiotiques, tu veux celui aux antibiotiques ??

 

Hurlais je excédée à ma postérité vorace et insatiable.

 

Il faut bien le dire, mon exaspération avait bien d’autres sources qu’une petite fille de dix ans à la langue bien pendue, gourmande et tenace.

 

Landunvez est un bourg de 1500 habitants à la pointe nord de la Bretagne, on y éleve des porcs charcutiers dans trois énormes hangards, ce qui dégage dans le bourg lui même 40 tonnes d’ammoniaque avec des effets visibles sur les plages alentour les jours de pluie, on sait depuis 30 ans que l’eau Bretonne est imbuvable parce que polluee par le lisier produit par les élevages de porc, d’une part elle coute cher à la collectivité en recyclage et d’autre part une fois nettoyée elle n’est guère bonne à boire, parfois même il reste des résidus fécaux de ce noble animal, qui on le sait est un de ceux qui ressemble le plus à l’homme.

 

C’est dur à dire a cause du tourisme mais c’est la réalité.

 

On sait maintenant que non loin de Landunvez, les baies de St Brieux, de Douarnenez et les anses de Locquirec sont l’été, envahies d’algues vertes dont certaines ont déjà tué joggeurs , chiens, moutons et chevaux, et que c’est le lisier de porc contenu dans les eaux qui est responsable de leur apparition.

 

Malgré l’enfouissement de l’affaire par les potentats locaux le scandale, qui dure depuis 20 ans, resurgit à l’heure actuelle.

 

On sait aussi que l’élevage intensif d’animaux est à la source d’apparitions de pandémies, grippes porcines, aviaires, pour ne pas nommer le covid  qui en France semble aussi s’être déclaré au sein d’un élevage intensif de visons, et  on sait surtout que l’abus des antibiotiques rend le corps humain sans défenses devant les bactéries, rendant ces mêmes antibiotiques inopérantes en cas d’infections.

 

Alors pourquoi la préfecture a t’elle permis l’agrandissement de l’usine de porc de Landuvez  qui produit déjà 27000 porcs charcutiers par ans?,

 

27 mille bestioles décapitées, éviscérées, démembrées, découpées.

 

 Par quelle série de pots de vins, de compromissions, de favoritisme cela a t’il été possible ?

 

Comment l’appat du gain peut il a ce point la prévaloir sur la nature la santé et la vie ?

 

Que faudra il pour qu’en Bretagne les responsables de l’industrie agro alimentaire prennent conscience de leur rôle auto destructeur ?

 

La création d’emplois n’est plus une bonne excuse, on ferait mieux de former des agriculteurs respectueux de la nature de ses produits et des consommateurs conscients et responsables.

 

Et si l’on veut absolument que les gens travaillent autant cultiver des champs de safran et trouver des ouvrier agricoles pour recueillir leur pistil que d’engraisser les animaux avec de la farine animale en leur donnant à manger des choses contre nature, les maintenir enfermés sans bouger dans peu d’espace, les piquer préventivement avec des antibiotiques, séparer les mères des petits , couper la queue et les dents des porcelets pour ne pas qu’ils s’automutilent.

 

Voilà pour la souffrance animale, alors , maintenant pour continuer sur ce sujet et enfoncer le clou, les personnes qui s’émeuvent sur les souffrances des taureaux dans l’arène au point de vouloir les interdire par un article de loi, feraient mieux de se pencher d’abords sur ce qui se passe dans les abattoirs de notre beau pays et de considérer que si un public se repait de l’exécution en public, d’un animal qui a grandi au cœur des vallons dans la plus grande liberté, c’est peut être qu’il y voit autre chose qu’une mort bestiale, mais un acte qui relève, d’une  sensualité certaine, du gout du risque, peut être  la métaphore inconsciente de la sexualité. Rien de tout cela dans les abattoirs ou l’on descend, les bêtes élevées en séries, dans les entrepôts à la chaine,  d‘un coup de piston dans la tête.

 

Au risque de voir des classes entière vomir, !!!!!! Pleurer, ou faire des cauchemars, l’éducation nationale devrait y envoyer ses élèves de CM2 histoire qu’ils comprennent bien ce qui se passe en amont de la viande qu’ils mangent dans leurs hamburgers, ou du jambon qu’ils mettent dans leur sandwich..

 

 

 

 

 

 

 

Vous trouverez tous les détails de l’enquête sur Landunvez sur le site du groupe de journalistes indépendants « Splann » dans l’article, « les travers du porc. »