Le chapelet de la communiante

 

 

 

 

Je me rappelle lors du premier confinement c’était au mois de mai, à Paris, aucune circulation, aucuns bruits de moteurs, pas de voitures, pas d’avions, ne venaient troubler le silence printanier.

 

Un ciel pur, d’un beau bleu sans un nuage était traversé par quelques étourneaux, pigeons, corneilles.

 

Tout était paisible et lumineux, quand soudain nous aperçûmes au loin, monter au ciel des perles brillantes minuscules. Elles progressaient doucement comme légèrement poussées par le vent.

 

Comme reliées entre elles par un fil invisible, on aurait dit un chapelet de communiante.

 

C’était très étrange, déjà l’absence de trafic aérien était troublant mais cette enfilade de petites sphères lumineuses dans un ciel déserté l’était encore plus.

 

Comme il y eu ni bruit, ni fumée, et même si aux 4 coins du pays on avait remarqué le même phénomène. Nul ne s’inquiéta trop.

 

On appris par les informations un peu plus tard qu’il s’agissait de petit satellites destinés a la 5 G, qui devait prendre la suite de la 3 et 4G, et que des antennes dans un futur proche allaient être placées tous les kilomètres pour faire fonctionner un réseau, qui permettrait des miracles, opérations a cœur ouvert, connexion instantanée donc beaucoup plus rapide, tracage des personnes, reconnaissance faciale et  objets connectes a gogo.

 

En attendant notre ciel était très encombré, la nuit on ne savait pas si on regardait les étoiles ou les satellites ces derniers délimitant un espace proche dans le ciel noir et l’on sentait la terre comme un animal sauvage prise dans un filet, le net. Et nous avec.

 

Notre rapport a la nature, son inviolabilité, était comme défloré, a qui donc appartenait l’espace ?

 

Seule une obscure association d’astronomes de Montpelier protesta sur France culture, les satellites et leurs filaments quadrillaient la terre d’une façon qui altérait l’observation et l’étude des étoiles avec des appareils spécialisés, l’espace noir était quadrillé de losanges gris. Mais ce fut une remarque polie et discrète nullement suivie d’effets.

 

L’opinion publique commença a se réveiller lorsque des spécialistes déclarèrent que toutes les études de sécurité n’avaient pas été faites et que la 5 g pouvait être dangereuse pour la santé , notamment pour les personnes électro sensibles qui ne sauraient pas ou se mettre. Puis on réalisa que les antennes feraient 37 m de haut et qu’il en faudrait une tous les kilomètres voire les 500 mètres, puis, la maire de Bruxelles déclara qu’il n’était pas question d’accueillir la 5 g sur son territoire que c’était beaucoup trop dangereux. D’autres affirmerent que cette technologie allait entrainer une croissance exponentielle d’énergie, que la santé de la terre n’était plus capable de supporter, que nous allions a une course au toujours plus qui allait entrainer mines a ciel ouvert et pollutions dans le monde entier si ce n’est bataille pour les terrains riches en métaux précieux et exploitation de la force de travail des hommes les plus pauvres. C ‘était juste au moment où on nous promettait un vaccin salvateur contre le covid. Les Français ne voulurent pas faire trop de procès a la science, même si beaucoup étaient conscients de ce qu’impliquait la 5 G , les vaccins Pfizer et  Moderna et les autres ainsi que le Covid, occupèrent le terrain des débats.

 

Un peu plus tard Emmanuel Macron en fils ainé de la nation déclara que nous n ‘étions pas un peuple Amish et qu’il nous fallait faire avec le progrès vaccins, antennes et satellites de 5 G comprises.

 

Puis le débat se tarit. Ou fut occulté Les antennes ne poussaient toujours pas, le militant souffla et se démobilisa.

 

Mais horreur, fini l’abondance énergétique, les élections et l’été passés, voici la guerre en Ukraine, le drame nous fait être moins exigeant sur les effets polluants d’une énergie qu’il nous faut maintenant trouver,  et tout le monde se réveille, il nous faut aller de l’avant coute que coute et supprimer les énergies fossiles pour mieux mettre en place la 5 G et le nucléaire, déshabiller Pierre pour habiller Paul semble t’il, pour envoyer de toutes façons  les deux compères au fond de la mine de extraire le lithium d’abord dans le département de l’Allier et ensuite a dans 40 sites potentiels en France. Une modernité qui ressemble furieusement à un retour en arrière, lorsqu’on exploitait les mines de charbon dans les années cinquante, et tout ca pour les choux gras des multinationales, il faut bien le dire, mais aussi peut être au service d’une nouvelle manière de contrôler le citoyen a partir de sa carte bleue lorsqu’ en plus il n’y aura plus d’argent liquide.

 

 

 

 A Concarneau , gentille bourgade du Finistère, les militants ont été réveillés par des antennes de 37 m systématiquement implantées a proximité des logements OPAC, Kérandon et Lanriec en moins de 24 heures.

 

Sans aucune concertation préalable avec les habitants désolés d’apprendre qu’ils auront tous a changer leur téléphone portable dans un futur proche. Sans aucun débat public.

 

La déclaration de travaux ayant été affichée dans une zone non visible de la voie publique, le dossier des travaux ou les habitants peuvent s’opposer a ce projet n’ayant pas été mis en ligne sur le site dédié a la mairie de Concarneau comme le stipule l’article L34.9.1 des postes et communications électroniques.

 

Pourtant au préalable,le maire de Concarneau ne semblait pas très favorable a l’érection de tels clochers sur le territoire de la mairie. Que c’est il passé ?

 

A Névez non loin de la, le maire qui s’opposait aux antennes a vu son arrêté cassé par le prefet.

 

 

 

Voila ou nous en sommes, les militants anti 5 G n’excluent pas de durcir leur mouvement par des actions plus concrètes et plus musclées.

 

 

 

Moi je me dis juste que dans notre monde néo libéral, la democratie, la santé et notre terrain de jeu, la terre, est  de plus en plus mise en danger par ceux qui font du profit, un profit lourd et massif, notamment les laboratoires pharmaceutiques, et les entreprises de téléphonie mobile.

 

Peut être ont ils des intérêts bien compris en commun.