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Sorbonne art gallery

Celui qui peignait des rectangles rouges

 

 

D’entrée de jeu , il faut dire que mes relations avec votre ami Bernard n’ont pas très bien commencé. J’avais très envie de savoir comment un peintre pouvais vivre le fait de travailler comme chargé de mission au ministère de la culture même si il était chargé de la création. Comment il vivait le fait de s’occuper des autres créateurs au détriment de sa création a lui. C’était la question qui tue, mettre les pieds dans le plat et jeter un pavé dans la mare. Enfin il me semble que c’était ca qui a fait que ca n’a pas très bien commencé entre lui et moi.

Alors sa peinture….

Certes un très bon choix pour la Sorbonne art Galery, en raison de sa simplicité et de la force de ce rouge.

Tel quel on aurait dit que la personne chargée de juxtaposer les feuilles rouges dans le cadres n’avait pas bien su ajuster les rectangles de peinture dans les cadres chargés de la Sorbonne art Galery. Tout ceci créant un espace fictif reliant les cadres les uns aux autres. Un interstice enveloppant tout l’espace du hall, les rectangles rouges se prolongeant bien au delà des cadres dans cet espace invisible.

Ce faisant votre ami Bernard avait finalement travaillé sur ce qu’il y avait entre les cadres autant que ce qu’il y avait dedans.

Il y a la un jeu entre le positif et le négatif, l’espace qu’on voit et celui qu’on ne voit pas, celui qui se dessine tout seul lorsqu’on en dessine un autre généré par le dessin lui même. Un espace révélé reliant tous les cadres du hall.

Ce ne sont plus seulement des figures géométriques rouges, mais aussi blanches si l’on se pose la question du fond. La valeur donnée au blanc par rapport au rouge ?

Je trouve ce travail intéressant et impertinent

Parce qu’en dessinant juste un rectangle rouge l’artiste donne a ressentir l’espace qui existe entre les cadres qui les relie entre eux de façon ludique, et qu’en les positionnant de cette manière, il refuse implicitement la notion de rigide de cadre qui donne a voir dans un espace donné, sans surprise, l’œuvre. La figeant, la tuant parfois.

Il crée du coup un autre espace imaginaire ou se prolongent les parties des rectangles qu’on ne voit pas. Et un mouvement, une dynamique crée par le choc des rectangles  entre eux, perçus dans leur ensemble d’un coup d’œil.

La simplicité du procédé, une couleur, est volontairement pensé pour bien laisser voir que le travail accompli par l’artiste est un travail d’abord sur l’espace et non pas la peinture.

C’est simple et efficace. Ca dévoile un peu les traits de caractère de son auteur, je trouve. Mais la n’est pas la question.