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Nettoyage de printemps

Nettoyage de printemps.
Ma mère a pris sa chatte pour l’enfermer dans la salle de bain et ouvrir ses fenêtres sur le balcon, Puis emplie d’une énergie nouvelle s’est précipitée dans la cuisine pour ranger.
On sent frémir en elle les brans le bas de combat des temps passés , ou sous pression, elle passait la journée à préparer du veau Lucullus, enduisant les mains pleines de moutarde, tour à tour le lard et les tranches de veau. C’était un acte d’une grande importance qui nécessitait beaucoup de concentration et là,  il ne fallait pas lui adresser la parole.
Cette fébrilité à fleur de peau je la retrouvais chez elle à certains moment très précis. Lorsqu’elle revenait de chez le coiffeur par exemple, avec une sorte de mis en plis tout en hauteur , une drôle de choucroute sur la tête avec un maximum de laque, on l’on sent le cheveux bien tiré sur les tempes et remonté en un cône au-dessus de la tête , un cône qu’il ne fallait pas surtout pas toucher et qui du coup lui donnait , un sentiment d’importance lui permettant de donner des ordres, d’être d’une humeur particulièrement caustique , comme si elle avait mis un casque, un chapeau qui modifie sa personnalité, l’exacerbe, la rende cassante exigeante, supérieure.
Tout ceci retombait heureusement comme un soufflet au fur et à mesure que sa coiffe se dégonflait , petit à petit, je retrouvait ma mère, son regard rieur et espiègle entre deux mèches toutes plates, décoiffées et un peu grasses.
Ces jours ci c’est moi qui la coiffe avec du shampoing sec qui laisse des grandes traces oranges sur ses cheveux blancs. Elle est très contente de mes services, je devrais mettre une petite boîte pour le pourboire.