Ma mère, toute sa vie à bossé sans être payée , a géré des équipes de femmes de ménage, composé des menus choisi les vins, rondejambisé au quotidien.
Vu le temps que ça lui prenait, elle aurait du l’être, comme Pénélope qui elle, avait trouvé, grâce à son mari un moyen pour.
A Besançon où elle a vécu au moins cinq ans, l’équipe des auxiliaires de service se doublait d’un staff de chauffeurs, c’est eux qui lui ont appris à conduire à 50 ans passés. Elle raconte que la
première fois qu’ils l’ont vraiment lachée en voiture pour aller à Paris, après qu’elle ait eu son permis, ils l’ont amenée jusqu’à l’autoroute, une fois partie elle a regardé son rétro, et elle
a vu qu’ils faisaient tous le signe de croix. De fait elle a conduit son pot de yaourt cabossé comme une auto tamponneuse jusqu’à un âge avancé , ou j’ai kidnappé le tank maternel de façon
préventive. Ces jours ci ce sont les souvenirs de guerre qui remontent le plus, lorqu’elle traversait le jardin du collège de jeune fille de Bergerac occupe par les moujiks russes combattant avec
l’armée allemande , traînant sa chèvre derrière elle, et arborant une poitrine conséquente d’adolescente, avec entre les deux seins une croix huguenote . Quand même elle dit d’aujourd’hui qu’elle
n’a jamais traversé une période aussi morne. A grand renfort de tisane et de Ricorée, elle lutte contre l’ennui, arpente de la chambre au couloir au salon et à la cuisine, avec un bruit de savate
qui sont comme autant de soupirs, évoquant les petites misères de l’âge, les yeux qui pleurent, et la mémoire qui flanche, une table a ranger, le désordre du balcon .
