J’ai toujours adoré dormir dans les théâtres, surtout les nationaux, ceux surgit dans les temps immémoriaux où l’on s’étripait allègrement au moment des saluts pour trois alexandrins de désaccords, ceux aux fauteuils de velours confortables, aux couleurs chaudes, vert amande, bleu pâle, ou d’un rouge profond, et dont la masse de dorure qui en décore les murs, confère le côté respectable qui sied au sommeil. Alors, lorsque le mouvement d’occupation des théâtres a commencé je n’ai pas hésité une seule seconde. Concernée au premier chef par les revendications des intermittents , précaires et intérimaires, je trouve que cette insurrection dépasse de loin ce combat, qu’elle est l’occasion de libérer une parole confisquée et de poser les bases d’un monde pour demain, puisqu’il semblerait que l’on ne soit pas dans la bonne direction, puisque le Covid nous y entraine c’est le moment ou jamais de ressuciter un vrai débat.
I have allways loved sleeping in theaters, specially national ones. Those that emerge in immemorial times where we gleefully tear each other’s apart at the times of salute for three alexandrines of désagréments, those with confortables velvet armchairs, in warm colors, green,almonds, pale blue or deep red, and whose mass of gilding which décorâtes the walls give the respectable side that benefits sleep. So when the movement to occupy the theaters started, I didn’t hesitate for a second. Concerned first and foremost by the demands of intermittents, precarious and temporary workers, I find that it is an opportunity to release a confiscated word and to lay the foundations of the world for tomorrow since it seems that we are not in the right direction, since the covid is leading us into it, it is now or never to resuscitate a real debate.
BREST.
Je n’y ai pas dormi, peut être que l’architecture du lieu était moins accueillante, malgré la moquette double épaisseur. C’était au début du mouvement, la veille une manifestation avait réuni 400 personnes mais seuls trente restaient à occuper le théâtre, tous des hommes , sauf une femme et techniciens du secteur privé pour la plupart. Ce que j’ai entendu la m’a vraiment touchée. Ces gens qui occupent le Quartz n’ont pas travaillé depuis un an et sont en fin de droit, ils ont des enfants, des maisons, des crédits. Celui qui m’explique cela a un masque sur la figure, je ne vois que ses mains avec lesquelles il s’exprime qui sculptent l’espace. Des mains rouges de travailleur. “On attends les artistes et les étudiants me dit il” . Il faut espérer qu’ils soient venus depuis...
English version
Brest: I didnt slept there, may be the architecture of the place was less welcoming, despite the double-layer carpet. The day before a manifestation had gathered 400 people but only thirty remained to occupy the theater, all men, except one woman, and technicians for the private sector for the most part. These people who occupy the Quartz of Brest have not worked for a year, and are at the end of their right. They have children, houses, credits, whoever explains this to me has a mask on his face, I only see his hands, with witch he expresses himself, that sculpt the space, Red hands of workers.
We are waiting for artist and students, he told me.
Hopefully they’ve come since.
LORIENT
LORIENT, week end de Pâques, dans la salle de travail.
Ambiance studieuse, malgré le peu d’AG, deux par semaines, les choses s’organisent collectivement au travers d’un protocole qui fonctionne au travers de sites et d’e mails.
Les agoras ont lieu sur la place publique et dans les quartiers. L’audience peut s’assoir sur les gradins de la place qui jouxte le théâtre. Aujourd’hui les soignants, comme les médecins se sont désistés ce sont les infirmières qui racontent la misère à l’hopital, les morts aux urgences, sur les brancards , faute de lits, le manque de matériel et de personnel, les formations pour la vaccination de masse, les centres de vaccination, ou les médecins seront payés 2000 euros par jours, remboursés par la sécu.
Deux octogénaires militantes chantent des chansons de la commune. Dans un coin s’organise une votation concernant la propriété de l’eau qui sort de plus en plus du domaine public.
Elie, permanent de l’occupation, il est la depuis le début, m’explique qu’ils préfèrent aller discuter dans les quartiers faire les agoras plutôt que d’organiser entre eux au théâtre. Ce qui doit éviter les tension mais élude le débat nécessaire.
À l’intérieur l’espace est vaste, plein de verre et de lumière. J’ai rencontré une femme trans danseuse, et une autre couronnée de dreads, portant haut la fête., bouillonnante d’énergie.
3 chanteuses bretonnes répètent sous la voûte du théâtre qui résonne, la musique est répétitive , les accord donnent un son aigrelet à leurs voix claires.
https://youtu.be/-RHxyn-T4Nk
L’endroit est paisible sans tensions, réunissant précaires et intermittents avec huîtres et vin blanc à l’apéro. On est loin des ambiances survoltées
de l’Odeon de la semaine dernière. Le temps reste suspendu dans une espèce de torpeur et de taches partagées ou la réinvention du monde de demain reste en suspends.
Demain interdiction de sortir, les bretons qui viennent pour le match, sont la pour casser , on me dit que les Brestois viennent chercher la castagne chez les Lorientais qui le leur rendent
bien.Puisque personne ne s’étonne du fait que le stade dont les portes sont à 20 m abrite un match, je pose la question, il n’y aura pas de public...
English version
Lorient, a studious athmophere, despite of the lack of AG, ( general assembly) two a week. Thing are organized collectively through a protocol that works across sites and emails. The agoras take
place in the public square, and in the neiborwhoods. The audience can be seated on the bleatchers in the square adjacent to the theater, Today the care givers. As the doctors have withdrawn, it
is the nurses who tell about the misery in the hospital, the deaths in emergency rooms, on the stretchers, for lack of beds, the lack of equipment and staff, the training for mass vaccination,
vaccinations centers where doctors will be paid 2000 euros a day, reimbursed by social security.
Two octogenarians militants, are singing the songs of la”commune”, in the corner, a vote is being held concerning the ownership of water witch is increasingly coming out of the public domain.
Elie, a permanent occupant, he has been there from the start, explains to me that they prefer to go and discuss in the neiborhoods and do the agoras there rather than organise discussions among
themselves in the theater. This should avoid tension but annihilate the necessary debate.
Inside the space is vast, full of glass and light.
I met a trans woman dancer, and another crowned with dreads, caroling the party height, bubbling with energy.
3 Bretons singers rehearse under the vault of the theatre witch resonates. The music is repetitive, the chords give a sour sound in their clear voices.
https://Youtu.be/-RHxyn-T4Nk
The place is peaceful without tensions, bringing together precarious and inttermitents with oysters and white wine as an apéritive. We are far from the hectic atmosphere last week’Odeon.
Time remains suspended in a kind of torpor, and shared tasks where the reinvention of the world of tomorrow remains in abeyance.
Tomorrow bam on going out the Bretons who come for the match, are there to break, I am told that the Brestois come to seek the castagne from the L’orientais, who return them well. As no one is
surprised by the fact that the stadium whose doors are 20m away , houses a match, I ask the question... there will be no public..
NANTES
Après une discussion au bar de l’opéra transformé en cantine, avec un guitariste qui me raconta d’un peu près ses aventures chiliennes, j’attrapais un matelas, une couverture de survie, et trouvais une loge à la bonne taille, la numéro 4au niveau du parterre. Le guitariste avait rejoint la scène et jouaient des chansons populaires que tout le monde connaît , façon marchand de sable. La salle entière loge par loge tomba dans les bras à rallonge d’une Morphée aussi patronne des arts et des artistes, intermittents, précaires et intérimaires venus se blottir sous sa protection.
Le lendemain je discutais avec la militante de la CGT qui encadre la lutte, en balayant les mégots sur le perron de l’opéra dont tous se sentent responsables, elle me lance:” On occupe pour gagner, le capitalisme tue tous les jours rien qu’avec la pollution. Nous menons aussi une réflexion sur l’écologie, nous voulons continuer de jouer avec l’ambition de la solidarite, dans les quartiers populaires et les zones rurales, nous avons créé des Amaps artistiques qui fonctionnent bien avec des petites formes.
Nous continuons à chercher de l’argent public car la culture est un bien commun et un service public. Et nous nous battons pour l’accès à la création pour tous”.
I have allways loved sleeping in theaters, specially national ones. Those that emerge in immemorial times where we gleefully tear each other’s apart at the times of salute for three alexandrines of désagréments, those with confortables velvet armchairs, in warm colors, green,almonds, pale blue or deep red, and whose mass of gilding which décorâtes the walls give the respectable side that benefits sleep. So when the movement to occupy the theaters started, I didn’t hesitate for a second.Concerned first and foremost by the demands of intermittents, precarious and temporary workers, I find that it is an opportunity to release a confiscated word and to lay the foundations of the world for tomorrow since it seems that we are not in the right direction, since the covid is leading us into it, it is now or never to resuscitate a real debate.
The Nante Opera house (Theatre Graslin) is a beautiful building planted between Molière street and Scribe street.I almost didn’t slept there betrayed by my press card. At nine in the evening, four big guys wanted to kick me out and I got away with it on the express condition
That I wouldn’t write about the meeting I just attended. So act. After a discussion at the opera bar transformed into a canteen with a guitarist who told me more or less about his Chilian adventures, I grabbed a mattress , a survival blanket, and found a box of the right size, number40 at the level of the parterre.
The guitarist had joined the scene and was playing popular songs, that every one knows, sand man style. The entire room, loge by loge felt to the extended arms of a Morpheus , also boss of arts, artists, intermittents, precarious and temporary who came to huddle under her protection. Next day, I was talking to the CGT activist who is overseeing the fight, sweeping the cigarette, ends on the steps of the opera, house, for which every one feels responsible, she tells me” : we occupy to win. Capitalism kills every day just with pollution, we are also leading a réflexion on ecology. We want to continue playing with the ambition of solidarity, , in working class neiborhoods and rural areas, we have created artistic Amaps, that work well with small forms.
We continue to seek public money because culture is a common good and public service. And we are fighting for access to the creation for all.
RENNES
Les lieux de culture sont comme de grandes maisons, il faut pouvoir y manger, y dormir, y rencontrer les autres. Occuper les théâtres du centre ville est une tache délicate et importante. Àprès Nantes, Rennes ville étudiante, c’est toute une jeunesse qui fait front.
Aujourd’hui la manifestation venant de Villejean s’est faite disperser poliment par la police verbalisant mais s’est quand même terminée par une danse collective sur de la musique disco hurlant d’une des fenêtres de l’opéra. A l’intérieur on s’active, AG deux fois par jours, préparations d’Agoras, compte rendus, affiches. L’ambiance est joyeuse fraternelle, chacun met en commun son savoir et ses compétences. Les artistes précaires et intermittents ont bien conscience des enjeux de leur geste. Il ne s’agit pas de rouler uniquement pour leur pré carré mais aussi de ressuciter dans la France entière, le débat qui lui a été confisqué par les médias aux ordres, reconquérir la fête qui lui a été dérobée, balayer cette peur qui lui a été insufflée au fil des jours par une propagande honteuse, et retrouver le contact humain, simple et chaleureux, le plaisir de l’impromptu, de créer ensemble et de faire avancer des causes aussi simples que celles d’œuvrer pour que dans une société d’abondance, plus personne n’ait faim. De briser les incohérences et les abus des règles d’une dictature sanitaire savamment orchestree pour faire passer les lois les plus répressives, laissant le pays opprimé sans défense aucune. Se battre collectivement pour rester vivants. Il fallait bien que ça arrive.
English version
RENNES https://youtu.be/d--ZIEykt8M
Cultural places are like big houses, you have to be able to eat there, sleep there, meet others.
Occupying the city centers theaters of a town is a delicate and important task. In Rennes, a student city, a whole youth stand together
https://youtu.be/RQkoJJ9oPnI
Today the manifestation coming from Villejean university until the opera was politely dispersed by the police issuing a ticket but still ended with a collective danse to disco music screaming from one of the windows of the opera house. Inside we are busy, general assembly twice a day, Agoras preparations, reports, posters, the atmosphere is joyful and fraternal, every one share his knowledge and skills. The precarious and intermitents artists are well aware of the stakes of their gesture. It is not a question of riding only for their own backyard, but also resurrecting in the whole France, the debate which has been confiscated from it by the media’s under orders, reclaiming the party which has been stolen from it,, sweeping away this fear which has left it behind, over the day by shameful propaganda, and rediscover human contact, simple and warm, the pleasure of the unexpected, to create together and advance causes as simple as those of working, so that in a society of abundance, no one is hungry any more. To break the inconsistencies and abuse of the rules of a cleverly orchestrated health dictatorship to adopt the most répressives laws, leaving the oppressed country without any defense. Fight collectively to stay alive, It had to happend.
OPERA DE LYON
Opéra de Lyon mardi 20 avril 2021
En gravissant les marches noire de l'opéra de Lyon je ne me doutais pas que j'allais rencontrer des gens si jeunes et si acharnés à poser les bases et les valeurs d'un monde nouveau. C'était exactement ce que je cherchai, lassée des luttes syndicales, qui, si elles sont nécessaires, portent quand mêmele poids et les manières d'un passé moribond.
Les occupants de l'opéra sont presque tous des artistes, des poètes, des rêveurs, des chercheurs. ils ont conscience d'occuper un point névralgique de la ville réservée à l'élite bourgeoise Lyonnaise, et d'y amener leurs univers. Projections de films et performances se succèdent a l'extérieur pendant que les AG se déroulent dans l'amphi au sous sol.Le rez de chaussée sert à la confection d'affiches et au stockage de matériel attablé dans l'entrée ou sont accrochées toutes les sérigraphies qui donnent le la de l'esprit de leur lutte, Igor compositeur moustachu fomente l'organisation d'un concert symphonique, en extérieur sous le regard maternel de la vigile, Malika.
Ce groupe est plein d'audace, déjà ils prévoyaient d'occuper le TNP de Villeurbanne et ils se sont fait rafler la mise par un groupe de gens plus âgés, déjà travailleurs syndiqués et très organisés. Alors il se sont rabattus sur l'opéra, prise de choix, dommage qu'on ne les ai pas laisser monter dans les étages, le directeur a bien essayé de récupérer l'amphi, mais se seraient ils mis?
j'assiste aux ag en me retenant d'intervenir et sans voter, la, comme à Villeurbanne le procédé me parait lourd, et envahissant, mais pourtant il permet qu'un consensus émerge, que des idées fortes se dégagent, et que le groupe se soude. Nous dormons à même les marches marches de l'amphi, sur des matelas pneumatiques, qui le jour, sont tous empilés dans un abri de jardin camouflé en noir; la nuit il ne fait pas très chaud la climatisation est mise a fond au raz du sol, le matin, nous prenons un petit déjeuner avec les sushis récupérés la veille dans les restaurant, au bar . La douche est disponible de six heures à huit heures, et toujours accompagné par un vigile qui finit sa nuit à la porte en attendant, autant dire que nos occupants ne sont pas vraiment les bienvenus; lorsqu'il s'agit de communiquer avec la direction tout se fait en délégation et par écrit, le directeur n'est jamais descendu dans l'amphi occupé.
Pendant ma présence il a même demandé à récupérer l'amphithéâtre, pour accueillir d'autres étudiants, ce qui vraisemblablement aurait conduit à une évacuation, mais comprenant qu'il aurait affaire à une résistance ardue, il a fait machine arrière.
english version
Opéra de Lyon Tuesday April 20, 2021
When I climbed the black steps of the Opéra de Lyon, I had no idea that I was going to meet people so young and so determined to lay the foundations and values of a new world. It was exactly what I was looking for, tired of union struggles, which, if necessary, still carry the weight and the manners of a dying past.
The occupants of the opera are almost all artists, poets, dreamers, researchers. they are aware of occupying a nerve center of the city reserved for the bourgeois lyonnaise elite, and bringing their worlds to it. Film screenings and performances follow one another outside while the GA takes place in the amphitheater in the basement. The ground floor is used for the making of posters and the storage of material seated in the entrance hall where all are hung. the serigraphs which set the tone for the spirit of their struggle, Igor, a mustachioed composer, foments the organization of a symphonic concert, outdoors under the maternal gaze of the vigil, Malika.
This group is full of daring, already they planned to occupy the NPT of Villeurbanne and they were swept up by a group of older people, already unionized workers and very organized. So they fell back on the opera, taking a choice, a pity that we did not let them go upstairs, the director tried to recover the amphitheater, but would they have put themselves?
I attend the AGs by refraining from intervening and without voting, there, as in Villeurbanne, the process seems cumbersome and invasive, but yet it allows a consensus to emerge, for strong ideas to emerge, and for the group welds. We sleep on the steps of the amphitheater, on air mattresses, which during the day are all piled up in a garden shed camouflaged in black; at night it is not very hot the air conditioning is fully grounded, in the morning, we have breakfast with the sushi collected the day before in the restaurant, at the bar. The shower is available from six o'clock to eight o'clock, and always accompanied by a security guard who ends his night at the door while waiting, which means that our occupants are not really welcome; when it comes to communicating with management everything is done in delegation and in writing, the director never went down to the occupied auditorium.
During my presence he even asked to recover the amphitheater, to accommodate other students, which probably would have led to an evacuation, but realizing that he would be dealing with an arduous resistance, he backtracked.
WHO ARE THEY?
IGOR
Prof de piano et compositeur
Un ami m’a invité à venir voir.
Au fil des rencontres, ça pris comme de la mayonnaise j’ai trouvé ça génial
Il y a des artistes de tous bords qui se rencontrent. C’est la rencontre qui edt géniale.
J’occupe parceque je trouve qu’il a un sentiment de mortification, il a qq chose d’éteintes d’asphyxie dans la culture , je voulais amener une bille d’air.
J’ai un rapport au politique qui n’est pas celui d’un manifestant. Le politique est inhérent à l’art que je fais. Faire de l’art c’est prendresa place dans la societe l’art est politique.
Je suis solidairedes manifestants mais j’ai juste une modalité différente.
Pour rester dans ce lieu je suis prêt à affronter les peurs et endurer de la souffrance.
Artistiquement je conçois l’existence comme une danse, composer c’est accomplir un mouvement signifiant.
Piano teacher and composer A friend invited me to come see it. Over the meetings, it took like mayonnaise I found it great There are artists from all walks of life who meet. It is the encounter that is brilliant. I occupy because I find that he has a feeling of mortification, there is something extinct of asphyxiation in the culture, I wanted to bring a ball of air. I have a relationship with politics that is not that of a protester. Politics is inherent in the art I make. To make art is to take its place in society; art is political. I stand in solidarity with the protesters but I just have a different modality. My banner, my action is to compose, to continue to compose, to resist despite the events. To stay in this place I am willing to face fears and endure pain. Artistically I conceive of existence as a dance, to compose is to accomplish a meaningful movement.
MISS CLARTE
Je suis à Lyon , mais je suis Nomade depuis deux ans et demie. Je n’ai plus d’enfants à charge e j’ai renoué avec le plaît du voyage. J’ai des activités internationales , infirmerie naturel musique chant danse.
Je participe à une émission de radio, j’accompagne des danseuses but oh à la voix et à la musique. J’accompagne un poète sur radio canut à la flûte et à la guimbarde.
Je me suis retrouvée à l’occupation tout naturellement j’habite tout près et je et je molite.
Quasi dès le premier jour, mais je ne dors pas là. Mais si besoin je peux groupe jeune très mature, bien plus que les membres du get.
Je me sens bien accueillie, Lyon ville particulièrement calme, bourgeoise. Les lyonnais si on leur met une casquette sont les gardiens du coffre.
L’artistique edt le lien entre toutes les populations parceque l’art parlé au cœur.
Malgré toutes nos différences nous pouvons nous relier avec nos émotions. Et l’émotion liée à la colère, à la liberté et la fraternité cad la joie peux toucher aussi..
L’action c’est ça qui me convient j’ai fait bcp de débat avant
J’occupe pour participer au nouveau monde . L’occupation c’est le début de l’insurrection. . L’histoire nous montre que toute transformation est passée par une phase de chaos.
Est ce que nous sommes capable ‘inventer un processus doux de transformation.
Moteur principal c’est la curiosité joyeuse c’est l’émerveillement.
IVAN
Je suis né à Cavaillon
Et je viens de Sarcelles
Sculpteur sur bois, c’est la que j’ai rencontré ma copine, Zoe, et je joue de n’importe quel instrument, gratte parce qu’on peut l’emmener partoutet jumbe qu’on m’a piqué.
En passant par hazard j’ai vu que c’était occupé à l’opéra de Lyon, j’ai discuté et je suis rentré.
Je suis artiste militant, je lutte pour que des étudiants puissent à leur tour devenir des artistes.
J’ai la joie de vivre, je suis attaché, on apprends à se connaître les uns les autre ça génère de la confiance.
Chaque fois que j’ai parlé dans les ah on m’a coupé. .maintenant ils commencent à m’écouter.
Ce qui m’intéresse le plus ce sont les actions artistiques
Pourquoi tu luttes
L’état nous prends pour des cons. Les riches ont droit à tout
Ce sont mes enfants qui me font avancer dans la vie.
J’ai adopté les enfants de ma copine et elle a d’opte mes enfants.
Ma fille apprends à jouer du violon.
.
Ce qui me révolte le plus? Que des gens s’enrichissent sur votre dos et que personne ne se réveille.
La précarité me révolte , les injustices, le mensonge des politiciens et médias.
La direction ils disent qu’ils sont en soutien avec nous et enfait non.
C’est surtout qu’ils font croire aux étudiants on vous soutient? Il nous vendent juste du rêve.
ELSA
J’occupe l’opéra depuis deux semaine,j’y dors la moitié du temps, comme je fait partie XR, je monte des actions XR et opéra : les red brigades.
Pourquoi XR?
C’est un mouvement qui allie les préoccupations écologiques et sociales, désobéissance civile, et
activisme artistique.
L’art est un moyen incroyable de federer les gens par rapport à l’émotion.
Cette occupation est très hétérogène les gens viennent de tous milieux tous horizons, C’est très riches .
Pourtant il y a pas mal de problèmes internes.
Ca n’est pas simple. Le lieu est très fluctuant.
Je suis arrivée au moment de la prise de l’amphi
D’abord on tâtonne et ensuite il y a tout un cheminement, une mise en place de l’occupation et ça c’est très beau.
L’aspect symbolique de prendre l’opéra bâtiment central de la société lyonnaise, c’est important de se reapproprier les lieux, ce n’est pas un petit pan de la société lyonnaise parce que tout le monde ne se sent pas légitime pour franchir les portes de l’opéra , mais justement , ça permet à des personnes de pouvoir le faire
Je fais ce que je pense entre juste je ne sais pas si ça va mener à qq chose on va jusqu’au bout et y va. La société actuelle dérape, nos acquis sociaux sont de plus en plus bafoués , pour toutes les luttes de nos ancêtres qui parfois en sont morts, pour ce respect.
Je travaille dans la petite enfance
J’éduque les enfants pour changer le monde .
Ce qui me fait avancer dans la vie: le plaisir.
HERMES
Etudiant en lettres
Et en histoire de l’art, journaliste culturel
j’occupe l’opéra pour rejoindre un mouvement de création qui concilie le militantisme et une création artistique, qui rassemble des jeunes, un endroit ou des idées politiques sont défendues, ou on a la droit de faire des blagues de jeunes.
Parceque je je suis jeune, et j’ai envie de fricoter avec une génération d’artistes, et de militants qui sont mes contemporains,
On est une génération qui a du mal à se conjuguer à la première personne du pluriel, je crois que l’art parcequ’il nous place dans une situation mutuelle de spectateur .
Ce qui me révolte ce ne sont jamais les gens, je ne veux pas me placer dans une situation de haine réciproque.
Tu me posais la question du lien entre art et politique et entre poésie et politique
Alors on risque de tomber dans le grand écueil du concept mais on voit ici clairement que ce n’est pas la même chose quand on est face a quelqu’un et qu’on l’’insulte et qu’on lui crie notre colère a la figure, et qu’elle sort juste comme ça de manière brutale sans médiation ce n’est pas la même chose, alors que lorsqu’on peint une pancarte et qu’on y ajoute des blagues, quand on y met de la poésie, le fait de faire comme ça dans l’espace les gens vont pouvoir venir voir, venir regarder, trouver nos colères belles, ils’ agit pas du tout nos colères de les amadouer , il ne s’agit pas du tout de les soigner de les apaiser de dite ah bof on va les mettre dans le petit théâtre, non ce n’est pas du tout ca, je ne suis pas du tout pour ça je désire de tout coeur un théâtre de la révolte de la colère mais qui l’esthetise cette colere, qui l’esthetise en permanence, qui prenne un gros bouquet de tulipes et qui la matraque sur la tête et qui dise: « prend prends tient tient que ça vole des pétales dans la gueule, dans les yeux, sous les paupières, que ça bouffe »
et qu’il y ait quelque chose comme ça qui fasse écarquiller les yeux qui puisse ébahir, qui puisse nous dire : « mais évidemment que cette parole on veut l’écouter puisqu’elle s’adresse à nos oreilles puisqu’elle nous fiche pas en tant que coupable; qu’elle nous dise pas toi le flic, le facho tu es éternellement coupable, mais non tu es un spectateur , je suis entrain de te parler de te sourire , et déjà tu deviens un miroir, et les coins de tes lèvres rejoignent tes oreilles »
Les rapports hommes femmes dans la lutte c’est une question difficile, parce qu’on me donne la parole et cette parole je la prends ici en tant qu’homme, pas uniquement évidement mais c’est toujours un constituant fort de l’identité, le genre évidemment, en tant qu’homme c’est a dire dans les rapports hommes femmes possiblement en tant qu’oppresseur, et en tant que personne qui a de toute façon déjà raison etc;. Ce n’est pas une position paradoxalement qui est si facile a avoir parce qu’en même me temps on a le sentiment de devoir, c’est important de faire attention dans les rapports hommes femmes pour ne pas être en situation d’oppresseur et en même temps, il ya toujours cette limite de; a quel moment tu infantilises cette personne en face de toi, ça c’est dans toutes les questions de domination et d’oppression quand tu dis mais non non je te laisse, vas y toi prends la parole etc…
On est dans un espace de représentation ici, on est dans une scène, on est dans un endroit qui se voit, sur des devantures, des halls, des endroits qui attirent le regard, le pouvoir c’est une question de représentation, d’être vu en tant que chef, alors bien sur ces espaces risquent a tous moment de devenir des espaces de dominations et d’oppression, d’autant que cet endroit il n’est pas séparé du reste de la société, la société est bâtie sur des équilibres , des équilibres patriarcaux, des équilibres qui comportent des structures de domination, mais peut être que par cet espace de représentation la , en étant très vigilant on peut tenter de les faire apparaitre les tentatives d’oppression et de prise de pouvoir, et c’est ce qu’on fait ici, quand quelqu’un prends le micro et le laisse a personne et se met a baver dedans très vite quelqu’un l’électrocute un peu et on le désigne.qu’on dise regardez…
Je crois que le pouvoir c’est comme une quantité on le fait jamais disparaître on le déplace, en l’occurence en l’Ag avec tous ces codes de parole et de gestes, on déplace le pouvoir à la procédure, au langage, tout le monde ne maitrise pas ce langage alors il y des personnes qui vont mieux maitriser ce langage ces codes, et vont avoir plus de pouvoir, ils vont mieux savoir comment on déstabilise l’adversaire.
Je pense c’est une manière de tenter une déstabilisation du pouvoir, peut être que la question n’est pas tant de détruire le pouvoir que de sans cesse tenter de le traquer de le déplacer, et celé poursuivre un petit peu, et mine de rien dans ces AG il ya quand même pleins d’expérimentations pour tenter de trouver un language qui permette la parole;
Mon moteur? la j’ai envie d’embrasser un garçon, je vais dire franchement quelque chose de simple, qu’on trouve ici, ici c’est une utopie qui existe, c’est ça qu’on veut une naïveté qu’on pas a secouer pour lui dire non non juste un boude soleil qui nous tombe sur le coin de la gueule avec pourquoi pas une joue, pourquoi pas une mèche de cheveux, pourquoi pas un regard , je ne demande pas grand chose, j’ai juste à cacher mes jambes pour qu’elles marchent, tous est très guilleret tous est très beau l’important c’est que le monde existe avant la déception, l’important c’est qu’on ne soit pas déçu par le monde avant de le voir d’entrer dedans.
HERMES student of letters And in art history, cultural journalist I occupy the opera to join a creative movement that reconciles activism and artistic creation, which brings together young people, a place where political ideas are defended, where we have the right to make young jokes. Because I am young, and I want to hang out with a generation of artists, and activists who are my contemporaries, We are a generation that finds it difficult to combine in the first person plural, I believe that art because it places us in a mutual situation of spectator. What revolts me are never people, I don't want to place myself in a situation of reciprocal hatred. You asked me the question of the link between art and politics and between poetry and politics So we risk falling into the big pitfall of the concept, but we can clearly see here that it's not the same thing when we're facing someone and we insult them and we shout our anger at them. figure, and it just comes out like that in a brutal way without mediation it's not the same thing, whereas when you paint a sign and add jokes to it, when you put poetry in it, the fact of doing like that in space people will be able to come and see, come and watch, find our anger beautiful, it's not at all about our anger to coax them, it's not at all about treating them soothe to say ah okay we're going to put them in the little theater, no it's not that at all, I'm not at all for that I wholeheartedly want a theater of the revolt of anger but which aestheticizes it this anger, which permanently aestheticizes her, which takes a big bouquet of tulips and bludgeons her on the head and says: "take take hold keep it stealing farts ales in the mouth, in the eyes, under the eyelids, let it eat” and that there is something like that which makes the eyes widen which can amaze, which can say to us: "but obviously we want to listen to this word since it is addressed to our ears since it doesn't bother us as the culprit; don't tell us you the cop, the facho you are eternally guilty, but no you are a spectator, I am talking to you about smiling at you, and already you become a mirror, and the corners of your lips join your ears » The relationship between men and women in the fight is a difficult question, because I am given the floor and this word I take it here as a man, not only of course but it is always a strong constituent of identity. , gender obviously, as a man, that is to say in the relationships between men and women, possibly as an oppressor, and as a person who is already right anyway, etc.; It is not a position paradoxically that is so easy to have because at the same time we have the feeling of duty, it is important to be careful in the relations between men and women so as not to be in a situation of oppressor and at the same time, there is always this limit of; when you infantilize this person in front of you, that's in all questions of domination and oppression when you say but no no I leave you, go ahead speak up etc... We are in a performance space here, we are on a stage, we are in a place that can be seen, on storefronts, halls, places that catch the eye, power is a question of representation, of to be seen as a leader, then of course these spaces risk at all times becoming spaces of domination and oppression, especially since this place is not separated from the rest of society, society is built on balances, patriarchal balances, balances that include structures of domination, but perhaps through this space of representation, by being very vigilant, we can try to make them appear the attempts at oppression and seizure of power, and that's what we do here, when someone takes the microphone and leaves it to no one and starts drooling in it very quickly someone electrocutes him a little and we point him out. I believe that power is like a quantity, we never make it disappear, we move it, in this case in Ag with all these codes of speech and gestures, we move power to procedure, to language, everything the world does not master this language so there are people who will better master this language these codes, and will have more power, they will better know how to destabilize the adversary. I think it's a way of trying to destabilize power, maybe the question is not so much to destroy power as to constantly try to track it down to displace it, and that's to pursue it a little bit, and mine nothing in these GA there are still plenty of experiments to try to find a language that allows speech;
U.
Activiste
(Peut être entre 25 et 30 ans)
Je suis venue proposer une formation a la désobéissance civile non violente au groupe d’occupation de l’opéra;Et j’ai senti qu’il pouvait y avoir des chantiers intéressants. Comme la lutte contre la précarité qui nous rassemble .avec un pieds de nez avec ceux qui veulent nous diviser;
Ça peut être précaire aussi lorsqu’on est dans le confort;
Toucher le fond c’est la vison la plus optimiste que je puisse avoir;
j’ai un projet parallèle de performance artistique, lié a l’esthétique du code couleur, rien que pour ça ça fait sens de venir icia l’opéra.
Ici nous luttons contre la précarité pour nous mêmes comme avec toutes les personnes avec lesquelles on peut ouvrir son cercle d’empathie, ce cercle je l’ouvre de plus en plus à d’autres tribunes socialiste et même aux animaux;
La précarité fait qu’on ouvre sa compassion, c’est propre a la nature humaine d’être empathique;
Si je me compare, les autres, sont complètement aveuglés par les récits et structures de nos sociétés;
Je suis une personne désexuée, cible d’idéologie sexiste, qui discrimine les individus par une hiearachiebasée sur un critère tordu lié aux parties génitales;
D’un côté il y a les identités de l’autre les affinités.je suis contre le genre qu’on assignes la réalité des corps n’est pas celle ci, le genre est bien plus vaste que binaire, et c’est surtout une histoire sociale. Etre cisgenre c’est être aligné avec ce que la société te donne, les autres sont transcende;
Ma perception c’est me demander comment personne d’autre ne perçoit les dominations masculines qui régissent nos vies, nos luttes, et en dehors;
Tu as remarqué ça à l’opéra?
Je ne m’attendais pas à ne pas le percevoir. A propos des revendication syndicales, personne n’a a parler à ma place, nous avons besoin de nous regrouper mais il est hors de question que ma parole soit portée par quelqu’un;
Le cadre paternaliste du syndicat ne me convient pas; c’est une chose de mettre à jour pour la gent masculine cisgenre, leur attitude prédominante, et c’est autre chose de se rendre compte qu’elle a aussi pu infuser pour nous toutes, les autres à dose homéopathique.
Pourquoi nommer différemment les choses, utiliser un vocabulaire si spécifique?
Dans une société patriarcale crée pour ou par les hommes, définissant le masculin comme le genre noble qui doit être celui qui prédomine par défaut, déconstruire le masculin infuse dans le Language;
Je choisis les cercles dans lesquels je peux me percevoir, je suis plus écouté ici dans mes facettes queer anti sexiste et colonialistes. Partant des dynamiques de pouvoir invisibles dans nos sociétés, il est essentiel d’arriver à s’en affranchir par un cadre constamment remis en question de communication non violente, de reconstruction des discriminations.
SOPHIA
Hôtesse de caisse, maman à temps plein,
Je suis née en Bourgogne et je suis venue habiter Lyon à l’âge de sept ans, tout de suite j’ai aimé cette ville;
J’étais simple passante et les occupants étaient entrain de danser, ils m’ont proposé de danser avec eux, puis on a discuté, le lendemain je suis passée avec des petites pains, j’ai tissé des liens avec les gens d’ici puis je ne suis jamais repartie;
Ma première action militante ça a été d’occuper l’amphi, c’était entre peur et excitation, je me rappelle d’un grand soulagement et on s’est tous mis a danser, c’était comme une grande famille, le fait qu’on soit 24/24 ensemble, ca créé des liens hyper forts , c’est comme si on se connaissait depuis toujours, on est tous différents, je me sens comme la petite main d'ici.
Parcequ’ils viennent tous me voir quand il y a un souci, je m’occupe du pole nourriture, je gère le ramassage des collectes, , Fins de marchés, invendus de restaurée qui est marrant c’est quand on récupère, on est toujours émerveillé quand on nous met quelquechose dans le sac, c’est cette générosité la qui fait plaisir;
C’est de la concurrence à celui qui va ramener le plus,
Ce qui me concerne le plus, c’est la précarité, et je me bat pour mon fils de deux ans et demie, c’est ça qui me motive,
Ce qui ma fait avancer le plus c’est mon fils et ouvrir une entreprise de fondants et de bougies parfumées, on peut en faire de toutes les formes de toutes les couleurs, j’ai jamais fait d’études
Je sais comment faire mes nbouguies, j’ai tout prévu mais me manque le financement
Tout ça ça risque de se terminer en pleurs, on a vécu ça ensemble et c’est un truc qu’on oubliera jamais, on est entrain de rire, de chanter, et de danser, comme ds enfants;
Qu’est ce que je souhaite,? QUE CA CHANGE;
SOPHIA Cashier, full-time mom, I was born in Burgundy and I came to live in Lyon at the age of seven, I immediately liked this city; I was just passing by and the occupants were dancing, they asked me to dance with them, then we discussed, the next day I passed with small breads, I forged links with the people here then I never left; My first militant action was to occupy the amphitheater, it was between fear and excitement, I remember a great relief and we all started dancing, it was like a big family, the fact that we are together 24/24, it creates super strong ties, it's as if we've known each other forever, we're all different, I feel like the little hand here. Because they all come to see me when there is a problem, I take care of the food pole, I manage the collection of collections, end of market, unsold food which is funny it's when we recover, we are always amazed when we are put something in the bag, it is this generosity that makes us happy; It's competition to who will bring back the most, What concerns me the most is precariousness, and I am fighting for my two-and-a-half-year-old son, that's what motivates me, What makes me progress the most is my son and opening a company of fondants and scented candles, we can make them in all shapes and colors, I have never studied I know how to do my nbouguies, I have everything planned but I lack the funding.
Alli this may end with cries, we lived this all together, it is something that we may not never forget; we are laiughing, singing, dancing, as children.
What I wish?
CHANGE.
MALIKA
Je suis agent de sécurité à l’opéra depuis qu’on a fermé le printemps.
Pour que tous se passe bien;
De nuit et de jour
Les étudiants sont sympa et assez conciliants, je suis la seule fille des agents de sécu alors ça ils apprécient, je suis là avec eux, je discute avec eux, ils sont dans la précarité ils ont besoin d’aide, j’ai aussiun fils de 21 ans;
On m’appelle la maman de l’opéra, certains me disent « tu nous as manqué »
ah le covid,,,cette maladie était la bien avant qu’elle soit déclarée
Ce ne sont pas des gens qui embêtent le monde et puis moi je pourrai dire que j’ai dormi a l’opéra, et je suis d’accord avec eux
ce qui me révolte c’est le racisme, la pauvreté, certaines personnes qui n’ont rien à manger, aujourdhui on est en 2021et il ya encore des gens qui crèvent de faim;
J’aime la danse, le sport, c’est mon universel j’aime découvrir tout horizon et toute culture;
C’est beau de connaitre la culture de toute religion, il faut être ouvert accepter les personnes telles qu’elles sont sans les juger;
JEAN
Étudiant régisseur son à l’Ensatt
Je suis la depuis le début, au début on voulait occuper le TNP et puis finalement on s’est rabattu sur l’opéra parce que le collectif, amalgame de syndicat lié a la CGT spectacle, représentant plus le milieu du travail, nous a doublé.
La question s’est posée de savoir comment obtenir un lieu specifique pour les revendications étudiantes, l’accès à un logement décent, poser les revendications liées à la précarité étudiante et plus spécifiquement les primos entrant.
L’opéra c’est un lieu, symbole de l’élitisme de la culture, le maire est venu, bon, il s’est engagé à favoriser la culture.
Je suis aussi révolté par les multinationales, que par les femmes battues
Ici je m’occupe des trucs techniques, je on rencontre pleins de monde aveC des façons différentes de voir la vie, j’aime garder ouverture et humilité;
Ce qui m’interesse c’est le son;
JEAN: Sound engineer student at
Ensatt I've been here from the start, at the start we wanted to occupy the TNP and then finally we fell back on the opera because the
collective, an amalgam of unions linked to the CGT spectacle, representing more the workplace, overtook us .
The question arose of how to obtain a specific place for student demands, access to decent housing, raise demands related to student precariousness
and more specifically first-time entrants. The opera is a place, a symbol of cultural elitism, the mayor came, well, he made a
commitment to promote culture. I am as revolted by multinationals as by battered women Here I take care of the technical stuff, I meet a lot of people with different ways of seeing life, I like to keep openness and humility;
What I am concerned by is sound
MORGANE
J’ai 14 ans et je suis déscolarisée depuis 4 mois.
Apres une marche pour le climat, je suis arrivée ici et je ne suis plus jamais repartie;
Samedi ça fera un mois.
Je suis concernée par les questions climatiques, je dois me battre maintenant, si je m’y prends trop tard je vais regretter de ne pas l’avoir fait.
J’ai été concernée partir de documentaires sur les animaux, et en voyant des ordures dans la rue puis je me suis questionnée sur labio diversité, et le réchauffement climatique, je lis des livres sur le sujet, je me documente, je fais des marches pour le climat, je m’informe sur les réseaux sociaux.
Je suis sois dans le pole artistique, soit dans le pole médiation, et j’ écris les compte rendus des AG.
Je dors de temps en temps à l’opéra, ma mère me soutient dans tout ce que je fais;
Plus tard je voudrais créer une association de défense des mineurs ou être journaliste;
Ici je rencontre des gens avec des valeurs que je partage, et que je trouve fascinantes, et qui me font gagner en maturité;
Ici on défends tout le monde, on combat tout ce qui entraine la discrimination,
Ce qui me fait avancer dans la vie, c’est ma mère, le fait de militer;
Je ne me suis pas trop reconnue à Villeurbanne et je préfère l’ambiance de l’opéra, après je n’y suis allée qu’une fois au tnp.
ANDROMEDE 27 ans, cuisinier
ça fait trois jours que je suis là , je regarde , j’observe, j’occuppe l’opéra de Lyon parce que j’ai hâte d’arriver au chaos pour reconstruire, le chaos est nécessaire pour reconstruire;
Ce qui me revolte c’est l’argent, et dans l’argent c’est le système monétaire; et ce qui me révolte le plus c’est qu’on impose des idées.
Dans mon idéal j’aspire à avoir un monde ou l’on puisse accepter toute personne sans exclusion, c’est un peu utopique mais comment faire autrement?
Le groupe, j’ai pas fini de l’observer mais je ne les trouve pas assez tolérant, leur côté juvénile c’est ce que j’aime, et aussi leur accueil, leur ambition, leur aspiration, leur force, leur union;
Ce qui me fait avancer dans la vie c’est ma curiosité et mes rêves.
ANDROMEDE 27 years old, cook I've been here for three days, I'm watching, I'm observing, I'm occupying the Lyon Opera because I can't wait to get to chaos to rebuild, chaos is necessary to rebuild; What revolts me is money, and in money it is the monetary system; and what revolts me the most is that ideas are imposed. In my ideal I aspire to have a world where we can accept everyone without exclusion, it's a bit utopian but how else? The group, I have not finished observing it but I do not find them tolerant enough, their youthful side is what I like, and also their welcome, their ambition, their aspiration, their strength, their union; What drives me forward in life is my curiosity and my dreams.
It must also be said that I have never adhered to union speeches, nor to their texts which fall from my hands when I try to read them, the essence of the struggle, for me is not there, and I never fail to let it be known. However, I found that they had made progress since 2015 by proclaiming the convergence of struggles and by accepting that women are there other than to make coffee; So here they are when they saw me At the Odeon, I was the woman to arrive, and I arrived with my ideas to continue the fight, to initiate a more specific reflection on the issues of live performance that are dear to me, access to creation for all, and intellectual property; And they had already decided that everyone was going to leave, and there was no question of me changing the others' minds. That we can initiate a reflection on the problems that have plagued live performance for thirty years, and draw additional demands from them to wage demands, attempting to rebalance a wobbly system that persists, excluding many artists from their right to creation, it was out of the question. However, we were well placed to do it in the warmth of the heart of the prettiest theater in Paris; What jumped out at me when visiting these theaters was the beauty of our monuments and the respect accorded them everywhere. What I also noticed is that the CGT, of course the driving force behind the occupations but not the only driving forces, had placed at the head of each place at least one or two people older than the average and fervent militant, to oversee the occupations, be in key information positions and actually lead the movement.
Lettre à Wajdi
Mouawad
Directeur du théâtre de la Coline qui se plaignait des occupant de son theâtre et trouvait qu'ils ne partaient pas assez vite.
Cher Wajdi Mouawad, votre metaphore est d'une violence inouïe. Non les occupants ne sont pas des microbes malfaisant a balayer avec une antibiotique à large spectre, ils sont une chance de
maintenir vivante une parole , pour ancrer les lieux de culture dans une véritable contemporéinaité.
Bien sur c'est difficile, une occupation attire parfois toutes sortes de personnes, ou bien est récupérée, encadrée et dirigée par des syndicats qui si ils sont légitimes pour les luttes, ne laissent pas assez de place a une parole libre et bâillonnent la ou ils clament être bâillonnés. Mais toute expérimentation a ses errances, il est parfois plus intelligent d'apprivoiser le microbe ou la tumeur , d'observer comment elle évolue, le corps est plein de scories, les intestins plein de bacteries, le tout c'est de trouver un equilibre, qui permette à ceux qui arrivent au monde de ne pas être déçus avant que d'y rentrer et de mettre sur la table les bonnes question, leur laissant tout loisir et les moyens d'expérimenter sous diverses formes de création, et que cela se passe dans les lieux institutionnels est une chance, même si c'est un paradoxe, c'est à vous, directeur de partager vos espaces, d'entourer, et favoriser ce débat, le maintenir en action comme un microbiote. Il nourrira votre lieu et le gardera vivant comme un kefir.
Your metaphor is incredibly violent. No, the occupants are not harmful microbes to be swept away with a broad-spectrum antibiotic, they are a chance to keep a word alive, to anchor the places of culture in a true contemporary nature. Of course it is difficult, an occupation sometimes attracts all kinds of people, or is taken over, framed and directed by unions which, if they are legitimate for the struggles, do not leave enough room for free speech and gag where they claim to be gagged. But all experimentation has its wanderings, it is sometimes smarter to tame the microbe or the tumor, to observe how it evolves, the body is full of slag, the intestines full of bacteria, the whole thing is to find a balance , which allows those who arrive in the world not to be disappointed before returning there and putting the right questions on the table, leaving them all the time and the means to experiment in various forms of creation, and that this happening in institutional places is a chance even if it is a paradox, it is up to you, the director, to share your spaces, to surround and encourage this debate, to keep it in action like a microbiota. It will nourish your place and keep it alive like kefir.
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Écrire ✍ sur 6e
Ouarzazate est aux portes du désert, pas si loin de la frontière Algérienne, C’est le point de départ des raids en chameau et un haut lieu du cinémal mondial, depuis le COVID la frontière est fermée et rouvre par intermittence, le tremblement de terre ya fait pas mal de dégats, alors la ville, et les agences de voyage tirent la langue. la route est poinctuée decactus désséches, le soir tombe vite. De la ou je suis pour aller admirer à pieds une construction en pisé bien entretenue il faut aller à l’hôtel Ibis, enfin, les formes donnent l'illusion que c'est en pisé, mais peut être est ce du béton apres tout.
L’enfance et la guitare au cœur.
Dans le petit village d’Amzerou près de Zagora au sud est de Ouarzazate, à la lisière du Sahara, on est loin du Maroc moderne des grandes villes du nord et leurs prouesses architecturales, certes le Maroc s’est considérablement développé et en terme de transport public avec les gares, les compagnies de bus CTM et les taxis dont le parc a été réactualisé, mais comme les salaires ne suivent pas,
(l’équivalent de 250 euros comme salaire moyen), ce développement ne profite pas à tous. Mais on peut dire que MohamedVI a bien fait le job, puisque d’une certaine manière ce pays prends son envol, on peut le constater partout.
Dans le grand sud c’est un peu différent, aux environs de Zagora on a asséchés les nappes phréatiques avec la culture de la pastèque, la sécheresse s’étends sur tout ce qui ne fait pas partie de la palmeraie. A Amzerou en plus de l’artisanat, la seule ressource du village est l’hébergement touristique.
Alors que je tourne dans le village le nez à l’air à la recherche d’émotions inédites, un homme me happe et m’emmène dans une belle maison en pisé, la ou se font les bijoux les fibules, les bracelets, de multiples broderies et des tapis:
La coopérative d’artisanat de Amzerou.
J’en profite pour poser quelques question au maitre des lieux, sur le fait que les synagogues soient construites à côté des mosquée. Barzou, qui a hérité par le biais de son père du savoir faire des artisans juifs tous partis en 1967, laissant le village amputé d'une partie de ses forces vives, me réponds de manière touchante, que les juifs étaient là depuis 10.000 ans chez eux comme lui musulman, chez lui, et qu’il a toujours pensé, quand ils sont tous partis en 1967, qu’ils allaient revenir.
Que ce qui se passait à Gaza, c’était à cause de la politique à cause de l’argent.
Et que si les juifs revenaient bien sûr ils seraient accueillis à bras ouverts.
(Voir liens vidéos mettre dans la barre de votre navigateur si besoin)
https://youtu.be/dOVYwrTLi30?feature=shared
https://youtube.com/shorts/iRe-78wvd7E?feature=shared
Dans cette région les juifs c’est certains manquent aux marocains, et si il y a bien un endroit ou on attends qu’ils reviennent c’est Amzerou, à la frontière algérienne
A part les quelques Ryads appartiennent aux plus fortunés, le reste des maisons en pisé parpaing sont habités par des familles aux modes de vies très traditionnels, rythmés par la religion et les traditions. Peu de cafés, peu de magazines, pas de boulangeries, presque pas d’animaux, quelques mobylettes, et les enfants qui jouent dans la rue sont la seule partie de la population visible en fin de journée..
https://youtube.com/shorts/XBNN63TGA_k?si=KboYJVHhJ1MUn56o
Pour repartir dans ma casbah, je grimpe sur une mobylette, un jeune marocain a qui j’ai demandé mon chemin, m’offre de me ramener sur son porte baggage.
Et comme je pourrais être sa mère je m’exécute. Nous croisont une grande tente Berbère, c’est un mariage. Là, les maison sont
d’une simplicité terrible, aucun meubles, que des tapis, et des chaises en plastique, ca et là une lampe. Dans la cuisine les feux sont à même le sol et le repas, au fumet déjà tres appétissant
envahit la pièce.
Ici les femmes et les
hommes festoient dans des lieux séparés, même pour les mariages Jesuis accueille avec beaucoup de gentillesse, si je veux je peux rester et diner avec les femmes, on m'amène une chaise, on
s'occupe de moi, un peu trop peut être. J'aurais voulu photographier ces silhouettes noires assises sur le sol et cette sobriété si peu marocaine, mais seule une très jolie jeune femme vetue d'un
haut vert amande et de jupes blanches, posera avec moi et acceptera de laisser son image faire des kilometres, elle s'appelle Hakima, c'est la perle d'Amzerou.
Hier je me suis promenée dans la palmeraie on y trouve de grandes maisons hôtels entourées d un feuillage luxueux, des potagers qui rythment de leurs taches vertes ça et là le paysage. Et toujours au sommet de la colline , la 5g.
Ici la moindre gamine de 15 ans possede son téléphone portable et déjà prévenue des dangers d'internet sait qu’elle ne veux pas retrouver sa photo sur Instagram.
Le bus de Zagora a Netkob est ouvert à tous ceux qui veulent y monter sans limite de places, il distribue aussi les paquets et les lettres, et ne dépasse pas quarante à l’heure traversant un peu penché sur le côté un paysage de rocaille, dénudé, peuple de quelques maisons moitié pisé moitié parpaing et d’antennes 5 g, peu d’hommes, quelques femmes marnant en noir sous le soleil sur le bord de la route, pas d’animaux, pas de plantes, ici il fait 50 à l’ombre au mois de juillet. Un dénuement, une absence de vie qui serre le cœur. Jusqu’à la prochaine palmeraie , le prochain carré d’herbe , le prochain vrai mur en pisé bien rouge et luisant.
A vrai dire je suis heureuse de monter vers le nord, trouver des espaces où poussent les amandiers et les pêchers sous la lumière d’hiver dorée .
Nous croisions des kvars entiers abandonnés . Forteresses d’un autre temps , ruines fragiles et mitées aux murs troués, vestiges troublants d’un passé pas si lointain. Avec leurs quatre ou cinq tours crénelées que l’on devine comme des dents branlantes. Au Maroc, celui qui a de la terre a tout ce qu’il lui faut. Tu creuse un trou et ta maison va sortir de terre, comme tes murs d’enceinte. Tu remplis un coffrage de terre tassée et tu montes tes murs, les troncs d’arbres feront les poutres et les roseaux supporteront sur les plafonds l’étage de terre supplémentaire. C’est simple et beau, on peut y mettre quelques cailloux et pour plus de stabilité on fait en sorte que la base soit plus large que le sol du toit terrasse, ce qui confère à l’ensemble une dignité princière.
Pour éviter que l’eau ne pénètre dans les murs, on les enduit d’un mélange de paille et de terre .
Elles sont sculptées et décorées.
Lorsqu’elles sont abandonnées, le tout retourne à la terre en quelques décennies dans le flétrissement et le craquèlement d’une matière qui implore le repos.
Par contre lorsque cette technique du pisé qui se suffit à elle même est accompagnée de parpaing, l’emblème majestueux devient d’une insignifiante laideur, d’une verticalité rigide propre aux lieux les plus ordinaires.
J’ai dormi dans trois maisons en pisé, on y respire mieux qu’ailleurs, elles sont truffées de recoins, je ne sais pas comment à la longue on peut s’y trouver. Si la mémoire des lieux est en lien avec la matière dont les constructions sont faites.
Il faudrait lancer avec les marocains une campagne de restauration pour inciter les gens à venir y écrire de la poésie, y donner des
ateliers d’écriture, ou encore des cessions de récits de rêves.
A partir de Nekob, la route est neuve et traverse des montagnes d’une insolente beauté face à l’Atlas enneigé, trajet merveilleux à peine troublé par la jeune femme qui vomit bruyamment derrière moi et dont le mari ne veux pas qu’elle aille à la place du mort, où je suis. Le paysage est mineral imposant majestueux.
J’ai adoré prendre les minibus , il y a une quinzaine de places, tout le monde se connaît et personne n’est laissé sur le bord de la route par ces vieux bus usés jusqu’a la corde, qui ne desservent que des petites distances et s’arrêtent à la demande.
Ce matin les rideaux violets du minibus presque toujours tirés pour se protéger du soleil abritent en majorité des femmes du village dans leur robes en velours d’hiver multicolores aux avant bras noirs, leur sourires dorés à la feuille et leur foulards assorti de broderies .
Un homme rentre et salue une à une ces femmes en leur faisant le baise main, de la main droite, la main gauche sur le cœur.
Le minibus est complet mais deux vieux dans leur gandouras jaune et grise attendent, ils ont pour canne un bâton de bois, des yeux fatigues , une barbe de huit jours l’un est handicapé.
Le bus s’arrête ils montent, on ne sait où les mettre, mais tout le monde se pousse, on aménage une place à l’avant pour le plus valide, l’autre s’assiéra sur un tabouret posé là pour les passagers supplémentaires.
En terme de transport, malgrès tout, pleins d’idées sont à pêcher chez les marocains très bien organisés.
Tous les taxis peuvent être collectifs. Sauf si tu payes le prix de la course qui est forcément multiplié par 5 si tu veux être tout seul.
Les petits taxis pour se déplacer en ville, les grands taxis pour se déplacer plus loin, les minibus et les bus pullman et les trains pour le reste.
Tout le monde peut grimper dedans si il y a de la place ( et même plus).
Tu dois aller à dix km ou à cent km, tu prends un grand taxi si il n’y a pas de bus ni de train.
Tu payes ta place, montes dans la voiture et attends qu’elle se remplisse, en suite tu pars en ramassant deux ou trois personnes en plus. Tu peux aller partout comme ça, dans tous les petits villages à n’importe quelle heure du jour. C’est très bien desservi.
Tu n’attends jamais plus de 20 mn.
Les véhicules sont flambants neufs, même ceux réservés aux scolaires à l’exception de quelques lignes desservant des trajets de moins de 40 km.
On pourrait en prendre de la graine pour chez nous. Ça permettrait à beaucoup de gens de se passer de voiture.
Ça développerait l’entraide inciterait les gens à se rencontrer. Il suffit juste de prendre une marge suffisante pour ne pas être stressé par les horaires, et d'accepter de voyager avec un peu plus de promiscuité que dans un bus.
Ça pourrait être mis en place rapidement par les communautés de communes ce genre de transports et ça vaudrait le coup pour les adjoints des mairies de venir faire un voyage d’étude sous le soleil d’hiver marocain.
A voir vivre les marocains, leur gentillesse, leur délicatesse, leur aptitude à l’entraide simple et immédiate, leur façon agréable de vouloir te donner un coup de main, je me dis que pour ça aussi nous devrions aller y faire un petit stage.
L’avant printemps près des neiges éternelles
.( lien vidéo mettre dans la barre de votre navigateur)
https://youtube.com/shorts/bPGaANZFy0o?si=7O2oyQti_dKUBkN1
Va donc faire un petit tour aux jardins me dit mon hôte, tu emmenes le chien et tu marches jusqu’à l’oued.
En suivant le petit sentier en terre qui longe les béals savamment creuses pour irriguer les champs, j’observe la lumière. La lumière dans les fleurs de pêchers, la lumière dans les pousses d’orges, le héron qui bas de l’aile et le chien qui va et qui vient dans l’herbe.
Il y a de grands arbres blancs et nus, au branches fines et pointues, il y a des troncs noirs à partir desquels poussent des fleurs roses et blanches et fragiles d’une beauté savante.
Il y a une femme qui travaille à arracher les ronces et rigole en s’excusant de travailler tandis que son fils qui la regarde me montre le chemin de l’oued rocailleux traverse par une poutre en guise de pont.
En amont des adolescents pêchent avec une canne en bambou.
L’air est léger, doux et parfumé, les amandiers en fleurs pleins de promesses, les champs petits et bordés de rosiers qui font leurs griffes sur ma robe.
Les pétales blancs recouvrent le sol de pointillés translucides.
Le chien qui bat de la queue me montre patiemment le chemin du retour en suivant le sentier qui borde cette grosse roche en forme de brioche près de laquelle est construite la maison.
C’est le bonheur de la vallée heureuse
https://youtube.com/shorts/6UFhhUG7MY0?si=5Ag66zU5qJRGxyCW
Ce que je retiendrai de la cop26 c'est cette image du ministre des affaires étrangères des iles Tuvalu, atoll polynésien situé a 850 km au nord des iles Fidji .
Cet homme dans l'eau jusqu'à mi cuisse, tout habillé, lisait un discours, sur les pages mouillées de son chevalet partiellement immergé. Ce discours était un appel désespéré et poignant, adressé autant aux chefs d'états réunis à Glasgow, qu'à la mer elle même.
Dans un autre rapport à la mer, aux cieux , les navigateurs lorsqu'ils franchissent l’équateur, vident une bonne bouteille, leur meilleure bouteille, dans l'océan, offrande pragmatique pour garantir une arrivée a bon port.
La mer est ici reconnue comme divinité protectrice aimant les suppliques et le bon vin, et les peuples de la mer qu'ils soient d'ici ou de l'autre coté du globe ont une relation particulière avec elle, lié à la reconnaissance de ce qu'ils lui doivent, et à la perception sensible d'appartenir a un même univers qui forme un tout. Ne faire qu'un avec les éléments, la nature les animaux les plantes. De même dans le respect profond qu'ils ont pour la terre qui les nourrit, les peuples premiers du monde entier, qu'ils soient africain ou indiens d'Asie ou d'Amérique ont ce même réflexe de reconnaissance, de ce qui existe, même si ils ne le voient pas.
Et nous ? les peuples dits modernes, developpés, ceux du G7.
Nous avons la religion qui est censée nous relier, mais est elle proche de la nature, et nous relie t'elle vraiment ? Pour le moment il semblerait bien qu'elle divise, les peuples, comme les hommes et les femmes.
Autrefois en Bretagne, il y avait les druides qui faisaient la pluie et le beau temps, maintenant ce sont les essais climatologiques des Russes qui prennent le pas.
Peut on dire que l'on va vers un monde ou la science remplace la religion ?
Le climat est une chose délicate justement perceptible par la science qui en rassemble les données, on peut savoir grâce aux carottes glaciaires récoltées au Groenland les variations climatiques, les refroidissements subits, les réchauffements rapide, on a même inventé la notion de surprise climatique, on peut tout savoir des mécaniques complexes des températures, des rythmes de précipitations , des vents, des courants, de l'élévation du niveau de la mer, tout ca sur le temps long .
On peut calculer les points de bascule, les effets de seuils, et leur franchissement, tous ces verrous qui nous préviennent que quelque chose ne va pas qu'il faut changer de façon de vivre.
Les gaz à effet de serre, et le trou de la couche d'ozone, le permafrost qui fond et la foret Amazonienne qui brule et maintenant la foret Sibérienne puis la foret Californienne et enfin la foret Australienne et le plancton qui meurt ? Sans parler de l'Antarctique qui fond et de l'Amok qui pourrait s'effondrer éloignant le chaleureux Golf stream de nos côtes bretonnes, et dans la campagne les insectes et les oiseaux qui disparaissent. Ca fait combien de temps qu'on en entends parler ? Combien de temps que les scientifiques, ces nouveaux prêtres, hurlent dans le désert ? Combien de temps qu'on sait qu'il y a une masse de plastique dérivant dans les océans équivalente à la surface de la France.
Mais non l'homme moderne est sourd, plein de bonne volonté mais sourd, il continue à produire toujours plus, et consommer plus sans savoir quoi faire de ses déchets, et de cette suractivité qui s'accroit et met la terre en surchauffe.
Il faudrait quand même se poser la question sérieusement de ce qu'est vraiment le progrès ? Est ce continuer sur cette lancée de surconsommation, de surpopulation pour aller squatter de plus en plus loin dans l'univers d'autres lieux habitables pour nous tous, en laissant sur notre passage sur terre et dans l'espace toujours de plus de déchets ?
Le progrès est il de nous faire vivre dans une vieillesse illimitee et robotiquement assistée ?De nous faire percevoir par capteur interposé, vivre dans un espace totalement sensoriellement virtuel, le notre, chacun dans le sien ? Dans une meta réalité ? Avoir de moins en moins d'interactions avec la matiere, la peau, la terre , les gens?
C'est ça le progres ? Une realité falsifiée et jettable ?
Il doit bien y avoir d'autre directions, d'autres sciences qui nous évitent ce terrain d'un futur de science fiction finalement dépassée, dans la continuité d’un imaginaire vintage, issu des années 50 ?
A regarder les scientifiques et la façon dont ils mesurent tous les éléments du climat pour le comprendre, comme le ferait un médecin pour le corps humain on voit bien que l'homme, la femme, autant que le climat est un équilibre, une harmonie sophistiquée entre divers éléments, on voit bien en observant les animaux et les plantes qu'elles ont une mécanique interne comme nous, qui est reliée a ce qui les entoure, et qui en dépends.
Que nous sommes tous interdépendants.
C'est la que la science touche au religieux, et aux hommes premiers.
Alors dans ce geste du navigateur superstitieux jetant son meilleur Bourgogne à la mer et dans ce discours adressé aux flots et aux chefs d'état de la coop 26, je vois la prise en compte de l'intangible,
une prise en compte concrète, et simple. Et c'est ce que les chefs d'état devraient considerer à présent, histoire de se grouiller un peu et de baisser d'un cran leur certitude d'être les plus fort, et de comprendre que le monde ne fonctionne pas sur un modele vertical, mais sur une foultitude d'interactions qui entraine obligatoirement la solidarité, la cooperation, la generosité, et la paix.
Pour finir, ces quelques phrases de Mato Kowapi chef sioux dont le nom signifie « poursuivi par les ours, » en direction des généraux américains du début du 20eme siecle, et toujours criant d’actualité :
» Avant de parler des choses sacrées, nous nous préparons nous mêmes par des offrandes, l'un de nous remplira son calumet et le tendra a l'autre qui l'allumera et l'offrira au ciel et à la terre, ils fumeront ensemble alors ils seront prêts à parler. »
p
https://youtu.be/0Ua2pynZyOw?si=W8q9CMfz1ZZHA0qQhttps://youtu.be/0Ua2pynZyOw?si=W8q9CMfz1ZZHA0qQ
Angelica Liddell, la dernière épouse posthume de Bergman, porte dans la cour du palais des papesson spectacle à bouts de bras.
A Avignon je suis allée voir Angelica Liddell, clown désespérée, tragique, à l’agonie, terrifiée par l’approche de sa propre mort et dont la voix tonitruante jette pelle mêle à la figure de son public toute l’hypocrisie de notre société, tout y passe : les lâchetés envers ceux qu’on aime, les vieux qu’on met dans des épahds, qui attendentl baignant dans l’urine de leurs couches, les morts qu’on oublie , les outrages du quotidien.
« Est ce que je vais mourrir?
Toujours toujours »
Elle choisi de conjuguer son show , parceque c’est un show, sous les auspices Bergmaniens. Elle est Bergman, sa femme, son enfant et quelqu’un d’autre a la fois, chez Liddell rien n’est impossible.
Sur la scène immense peinte en rouge du palais des papes : un bidet , des chiottes en faïence et un urinoir.
La musique tape et fait trembler les vieux murs du Palais des papes. Entre, un nain qui reste la les yeux fixés sur le public, immobile un long moment et sort . Le son claque encore plus fort, comme un fouet. puis Angelica surgit et se lave le sexe dans le bidet dos au public. La raie de ses fesses est la première chose qu’on recoit d’elle.
Puis debout toujours dos au public elle éructe en rythme des mots projetés plus haut sur la façade. Et c’est à ce moment qu’on arrive au fameux passage jubilatoire sur les critiques.
Le numéro vire à la farce. Elle lit publiquement dans un espagnol puissant les phrases qui apparaîssent comme obscènes , des fragments de critique donc, et elle donne le nom le ou la coupable qui l’a écrite, précéde du nom du journal . Inversant la vapeur. Faisant ressentir à l’auteur de ces mots un parfum des coups enduré dans un coup de boomerang génial .
Hier le 3 juillet elle avait rajouté quelques phrases en direction du journaliste Capron, pour insister sur le fait qu’il avait porté plainte, et réaffirmer la légitimité de son point de vue.
Ça n’a rien d’humiliant ni d’illogique , elle est comme une maîtresse d’école et elle donne la fessee , elle a tout les pouvoirs puisqu’elle est maitre d’œuvre du monde qu’elle crée, c’est le jeu, il n’y a rien à y redire et ça netouche pas au reel.
La foule rigolè. Et c’est vrai que c’est drôle.
Les critiques auraient dû être flattés de voir ainsi en lettre de feu leurs nom sur les murs du palais, ils ne se sont pas rendus compte que c’est un honneur qu’elle leur a fait.
Le spectacle se poursuit, des acteurs surgissent manipulent une ligne de chaises roulantes et un brancard, la troupe est composée d’une dizaine de personnes âgées et de jeunes femmes,
ainsi que de 4 jeunes hommes qui auront la fâcheuse propension a se branler par la fenêtre de la chambre à coucher du pape ou de se déculotter à tout bout de champ notamment pendant la reconstitution de l’oraison funèbre de Bergmann.
Malgré le vent frais une vieille dame se montre nue un très long moment donnant à voir sans fards un corps féminin vieillissant. Et des jeunes filles prennent des poses lascives les jambes écartées face public.
La nudite chez liddell est toujours au maximum de sa crudité.
De tous ces mouvements de foule, surgissent parfois des images fugaces d’une beauté étrange.
Car le spectacle entier est un rituel forcément.
Là fin se terminera en forme d’apothéose avec une demande en mariage posthume au défunt Bergman.
Angelica changera de robe trois ou quatre fois, tout à tour furieuse, pathétique, fougueuse, hallucinée, indignée, dans un espagnol qui claque comme la musique du début.
Ce qui fait la force de ce spectacle sans aucun dialogues ou presque c’est d’abord la personnalité furieuse d’Angelica, son espagnol puissant, désespéré, tellement ironique aux sonorités inattendues, mais aussi son engagement, sa jubilation, son humour, sa fougue, son courage, sa témérité et sa trouille.
’Angelica Liddell la femme dont le nom sonne comme comme celui un supermarché porte son spectacle à bouts de bras.
Angelica Liddell, clown désespérée, tragique, à l’agonie, terrifiée par l’approche de sa propre mort et dont la voix tonitruante nous jette pelle mêle à la figure toute l’hypocrisie de notre société, nous apostrophe tout y passe : les lâchetés envers ceux qu’on aime, les vieux qu’on met dans des épahds, qui attendent l baignant dans l’urine de leurs couches, les morts qu’on oublie , les outrages du quotidien, la mort.
« Est ce que je vais mourrir?
Toujours toujours »
Elle choisi de conjuguer son show , parceque c’est un show, sous les auspices Bergmaniens. Elle est Bergman sa femme, son enfant et quelqu’un d’autre a la fois, chez Liddell rien n’est impossible.
Sur la scène immense peinte en rouge du palais des papes : un bidet , des chiottes en faïence et un urinoir.
La musique tape. Entre, un nain qui reste la les yeux fixés sur le public, immobile un long moment et sort . Le son claque encore plus fort, comme un fouet. puis Angelica surgit et se lave le sexe dans le bidet dos au public. La raie de ses fesses est la première chose qu’on recoit d’elle
Puis debout toujours dos au public elle éructe en rythme des mots projetés plus haut sur la façade. Et c’est à ce moment qu’on arrive au fameux passage jubilatoire sur les critiques.
Le numéro vire à la farce. Elle lit publiquement une phrase qui apparaît comme obscène, presque un gros mot , un fragment de critique donc, et elle donne le nom le ou la coupable qui l’a écrite, précéde du nom du journal . Inversant la vapeur. Faisant ressentir à l’auteur de ces mots le pluriel de ce qu’elle avait enduré dans un coup de boomerang génial .
Hier le 3 juillet elle avait rajouté quelques phrases en direction du journaliste Capron, pour insister sur le fait qu’il avait porté plainte, et réaffirmer la légitimité de son point de vue.
Ça n’a rien d’humiliant ni d’illogique , elle est comme une maîtresse d’école et elle donne la fessee , elle a tout les pouvoirs puisqu’elle est maitre d’œuvre du monde qu’elle crée, c’est le jeu, il n’y a rien à y redire et ça netouche pas au reel.
La foule rigolè. Et c’est vrai que c’est drôle.
Le spectacle se poursuit, des acteurs surgissent manipulent une vingtaine de chaises roulantes un brancard, la troupe est composée d’une dizaine un de personnes âgées et de jeunes femmes,
ainsi que de 4 jeunes hommes qui auront la fâcheuse propension a se branler par la fenêtre de la chambre à coucher du pape ou de se déculotter à tout bout de champ notamment pendant la reconstitution de l’oraison funèbre de Bergmann.
Malgré le vent frais une vieille dame se montre nue un très long moment donnant à voir sans fards un corps féminin vieillissant. Et des jeunes filles prennent des poses lascives les jambes écartées face public.
La nudite chez liddell est toujours au maximum de sa crudité.
De tous ces mouvements de foule, surgissent parfois des images fugaces d’une beauté étrange.
Là fin se terminera en forme d’apothéose avec une demande en mariage posthume au défunt Bergman.
Angelica changera de robe trois ou quatre fois, tout à tour furieuse, pathétique, fougueuse, hallucinée, indignée, dans un espagnol qui claque comme la musique du début.
Ce qui fait la force de ce spectacle sans aucun dialogues ou presque c’est d’abord la personnalité d’Angelica, son espagnol puissant, désespéré, tellement ironique aux sonorités inattendues, mais aussi son engagement, sa jubilation, son humour, sa fougue, son courage, sa témérité et sa trouille.
’Angelica Liddell la femme dont le nom sonne comme comme celui un supermarché porte son spectacle à bouts de bras.
Angelica Liddell, clown désespérée, tragique, à l’agonie, terrifiée par l’approche de sa propre mort et dont la voix tonitruante jette pelle mêle à son public toute l’hypocrisie de notre société, nous apostrophe, tout y passe : les lâchetés envers ceux qu’on aime, les vieux qu’on met dans des épahds, qui attendent baignant dans l’urine de leurs couches, les morts qu’on oublie , les outrages du quotidien, la mort.
« Est ce que je vais mourrir?
Toujours toujours »
Elle choisi de conjuguer son show , parceque c’est un show, sous les auspices Bergmaniens. Elle est tout à la fois, Bergman ,sa femme, son enfant et quelqu’un d’autre, chez Liddell rien n’est impossible.
Sur la scène immense peinte en rouge du palais des papes : un bidet , des chiottes en faïence et un urinoir.
La musique tape. Entre, un nain qui reste la les yeux fixés sur le public, immobile un long moment et sort . Le son claque encore plus fort, comme un fouet. puis Angelica surgit et se lave le sexe dans le bidet dos au public. La raie de ses fesses est la première chose qu’on recoit d’elle
Puis debout toujours dos au public elle éructe en rythme des mots projetés plus haut sur la façade. Et c’est à ce moment qu’on arrive au fameux passage jubilatoire sur les critiques.
Le numéro vire à la farce. Elle lit publiquement une phrase qui apparaît comme obscène, presque un gros mot , un fragment de critique donc, et elle donne le nom le ou la coupable qui l’a écrite, précéde du nom du journal . Inversant la vapeur. Faisant ressentir à l’auteur de ces mots le pluriel de ce qu’elle avait enduré dans un coup de boomerang génial .
Hier le 3 juillet elle avait rajouté quelques phrases en direction du journaliste Capron, pour insister sur le fait qu’il avait porté plainte, et réaffirmer la légitimité de son point de vue.
Ça n’a rien d’humiliant ni d’illogique , elle est comme une maîtresse d’école et elle donne la fessee , elle a tout les pouvoirs puisqu’elle est maitre d’œuvre du monde qu’elle crée, c’est le jeu, il n’y a rien à y redire et ça ne touche pas au reel.
La foule rigolè. Et c’est vrai que c’est drôle.
Le spectacle se poursuit, des acteurs surgissent manipulent une vingtaine de chaises roulantes un brancard, la troupe est composée d’une dizaine de personnes âgées et de jeunes femmes, ainsi que de 4 jeunes hommes qui auront la fâcheuse propension a se branler par la fenêtre de la chambre à coucher du pape ou de se déculotter à tout bout de champ notamment pendant la reconstitution de l’oraison funèbre de Bergmann.
Malgré le vent frais une vieille dame se montre nue un très long moment donnant à voir sans fards un corps féminin vieillissant. Et des jeunes filles prennent des poses lascives les jambes écartées face public.
La nudite chez liddell est toujours au maximum de sa crudité.
De tous ces mouvements de foule, surgissent parfois des images fugaces d’une beauté étrange.
Là fin se terminera en forme d’apothéose avec une demande en mariage posthume au défunt Bergman.
Angelica changera de robe trois ou quatre fois, tout à tour furieuse, pathétique, fougueuse, hallucinée, indignée, dans un espagnol qui claque comme la musique du début.
Ce qui fait la force de ce spectacle même si ce qui frappe le plus sont les provocations liées à la nudite et au sexe, c’est d’abord la personnalité d’Angelica, son espagnol puissant, désespéré, tellement ironique aux sonorités inattendues, mais aussi son engagement, sa jubilation, son humour, sa fougue, son courage, sa témérité et sa trouille.
Angelica Liddell la dernière épouse posthume de Bergman porte dans la cour du palais des papes.son spectacle à bouts de bras.
A Avignon je suis allée voir Angelica Liddell, clown désespérée, tragique, à l’agonie, terrifiée par l’approche de sa propre mort et dont la voix tonitruante jette pelle mêle à la figure de son public toute l’hypocrisie de notre société, tout y passe : les lâchetés envers ceux qu’on aime, les vieux qu’on met dans des épahds, qui attendentl baignant dans l’urine de leurs couches, les morts qu’on oublie , les outrages du quotidien.
« Est ce que je vais mourrir?
Toujours toujours »
Elle choisi de conjuguer son show , parceque c’est un show, sous les auspices Bergmaniens. Elle est Bergman, sa femme, son enfant et quelqu’un d’autre a la fois, chez Liddell rien n’est impossible.
Sur la scène immense peinte en rouge du palais des papes : un bidet , des chiottes en faïence et un urinoir.
La musique tape et fait trembler les vieux murs du Palais des papes. Entre, un nain qui reste la les yeux fixés sur le public, immobile un long moment et sort . Le son claque encore plus fort, comme un fouet. puis Angelica surgit et se lave le sexe dans le bidet dos au public. La raie de ses fesses est la première chose qu’on recoit d’elle.
Puis debout toujours dos au public elle éructe en rythme des mots projetés plus haut sur la façade. Et c’est à ce moment qu’on arrive au fameux passage jubilatoire sur les critiques.
Le numéro vire à la farce. Elle lit publiquement dans un espagnol puissant les phrases qui apparaîssent comme obscènes , des fragments de critique donc, et elle donne le nom le ou la coupable qui l’a écrite, précéde du nom du journal . Inversant la vapeur. Faisant ressentir à l’auteur de ces mots un parfum des coups enduré dans un coup de boomerang génial .
Hier le 3 juillet elle avait rajouté quelques phrases en direction du journaliste Capron, pour insister sur le fait qu’il avait porté plainte, et réaffirmer la légitimité de son point de vue.
Ça n’a rien d’humiliant ni d’illogique , elle est comme une maîtresse d’école et elle donne la fessee , elle a tout les pouvoirs puisqu’elle est maitre d’œuvre du monde qu’elle crée, c’est le jeu, il n’y a rien à y redire et ça netouche pas au reel.
La foule rigolè. Et c’est vrai que c’est drôle.
Les critiques auraient dû être flattés de voir ainsi en lettre de feu leurs nom sur les murs du palais, ils ne se sont pas rendus compte que c’est un honneur qu’elle leur a fait.
Le spectacle se poursuit, des acteurs surgissent manipulent une ligne de chaises roulantes et un brancard, la troupe est composée d’une dizaine de personnes âgées et de jeunes femmes,
ainsi que de 4 jeunes hommes qui auront la fâcheuse propension a se branler par la fenêtre de la chambre à coucher du pape ou de se déculotter à tout bout de champ notamment pendant la reconstitution de l’oraison funèbre de Bergmann.
Malgré le vent frais une vieille dame se montre nue un très long moment donnant à voir sans fards un corps féminin vieillissant. Et des jeunes filles prennent des poses lascives les jambes écartées face public.
La nudite chez liddell est toujours au maximum de sa crudité.
De tous ces mouvements de foule, surgissent parfois des images fugaces d’une beauté étrange.
Car le spectacle entier est un rituel forcément.
Là fin se terminera en forme d’apothéose avec une demande en mariage posthume au défunt Bergman.
Angelica changera de robe trois ou quatre fois, tout à tour furieuse, pathétique, fougueuse, hallucinée, indignée, dans un espagnol qui claque comme la musique du début.
Ce qui fait la force de ce spectacle sans aucun dialogues ou presque c’est d’abord la personnalité furieuse d’Angelica, son espagnol puissant, désespéré, tellement ironique aux sonorités inattendues, mais aussi son engagement, sa jubilation, son humour, sa fougue, son courage, sa témérité et sa trouille.
Hombre ce fut une belle nuit.
Si vous ne saviez pas où dormir la nuit du 5 juillet à Avignon, vois aviez le choix entre la boîte de nuit et la cour d’honneur du palais des papes pour aller danser et réaffirmer votre soutien aux forces progressistes qui sont menacées par un fachiste rampant de retour.
Non ce n’etaitnn ne pas une fête pour happy few, mais un grand rassemblement populaire et solidaire pour se tenir au chaud quand le vent glace de la régression souffle dans votre dos. Donc tous purent rentrer ceux qui avaient des. Il’ets et ceux qui n’en avaient pas.
Mais l’essentiel n’était pas de rentrer mais de rester ensemble tout au bout de cette nuit de résister au tourbillon qui souffle dans toute la cour transformant la salle en glacières et les spectateurs en auditeurs emmitouflés , avec bonnets écharpes et couvertures. Après le discours des officiels la salle se vida petit à petit les gens étaient remplacés par d’autres qui rentraient . Au bout de la nuit quand le ciel commença à pâlir il restait 40.pour cent de la salle , 40 pour cent qui avaient résisté au froid et au vent en chantant applaudissant et criant. 40 pour cent à boire les paroles des actrices de la comédie Française lisant un texte d’un collectif inconnu du grand public, datant de 2016, racontant comment hors ‘une société dont ils n’attendent plus rien, il tentent de bâtir un monde nouveau dans les Azadi qu’ils créent à Calais , Notre dame des Landes ou ailleurs, 40 pour cent pour cent pour écouter , transis, Camille Étienne, introduisant sur scène la frugalité en finissant son texte sans chaussures et sans micro. 40 pour cent A être émus par Ahmed Madani déclarant comment lui, avait été fâché de découvrir qu’il était racise puisque le mot était rentré au dictionnaire de la langue française en 2018. 40 pour cent pour boire les paroles de Jeanne Balibar avec sa taie d’oreiller sur la tête déclarer que elle aussi elle ferait comme les femmes de la place de mai, elle n’enverrait aucun enfant fut il d’elle ou non, se battre et que elle aussi lutterait contre un fachiste rampant jusqu’à son dernier souffle. 40 pour cent a écouter émus , les équipes techniques et petites mains du festival avec Tiago dans leurs rangs, déclarer se mobiliser corps et âmes pour avoir un rôle actif dans les élections législatives en cours, en plus de leur tâches quotidiennes du festival, et enfin 40 pour cent à être conquis par Tiago, déclarant avec son petit accent portugais pointu, la fierté d’avoir été choisis par l’état français pour diriger un festival international, aux valeurs républicaines, progressistes, féministes, par état qui les avait accueillis lui et son père opposant portugais et qui avait permis que lui, Tiago se construise .
Lorsque le jour fut enfin là avec beaucoup beaucoup de musiques, et de textes puissant , le vent faiblit et la cour s’éclaircit livrant aux yeux fatigués l’ocre de ses murs.
Ceux qui pouvaient filèrent des coucher. Il ne manquait aux autres qu’un petit déjeuner fédérateur, lorsque la fatigue annule les conventions sociales et que tout le monde, vedettes , techniciens, publics, directeurs se retrouvent à nu deshabillés de leurs oripeaux prêts à la rencontre.
Cette nuit la cour était à tous meme à ceux qui n’étaient pas là comme Camille dont la douce rengaine « extrêmes , extrêmement ment » retenti au début et à la fin de cette nuit unique et lumineuse
Claire Denieul le 5/07/2024
Hombre ce fut une belle nuit.
Si vous ne saviez pas où dormir la nuit du 5 juillet à Avignon, vois aviez le choix entre la boîte de nuit et la cour d’honneur du palais des papes pour aller danser et réaffirmer votre soutien aux forces progressistes qui sont menacées par un fachiste rampant de retour.
Non ce n’etaitnn ne pas une fête pour happy few, mais un grand rassemblement populaire et solidaire pour se tenir au chaud quand le vent glace de la régression souffle dans votre dos. Donc tous purent rentrer ceux qui avaient des. Il’ets et ceux qui n’en avaient pas.
Mais l’essentiel n’était pas de rentrer mais de rester ensemble tout au bout de cette nuit de résister au tourbillon qui souffle dans toute la cour transformant la salle en glacières et les spectateurs en auditeurs emmitouflés , avec bonnets écharpes et couvertures. Après le discours des officiels la salle se vida petit à petit les gens étaient remplacés par d’autres qui rentraient . Au bout de la nuit quand le ciel commença à pâlir il restait 40.pour cent de la salle , 40 pour cent qui avaient résisté au froid et au vent en chantant applaudissant et criant. 40 pour cent à boire les paroles des actrices de la comédie Française lisant un texte d’un collectif inconnu du grand public, datant de 2016, racontant comment hors ‘une société dont ils n’attendent plus rien, il tentent de bâtir un monde nouveau dans les Azadi qu’ils créent à Calais , Notre dame des Landes ou ailleurs, 40 pour cent pour cent pour écouter , transis, Camille Étienne, introduisant sur scène la frugalité en finissant son texte sans chaussures et sans micro. 40 pour cent A être émus par Ahmed Madani déclarant comment lui, avait été fâché de découvrir qu’il était racise puisque le mot était rentré au dictionnaire de la langue française en 2018. 40 pour cent pour boire les paroles de Jeanne Balibar avec sa taie d’oreiller sur la tête déclarer que elle aussi elle ferait comme les femmes de la place de mai, elle n’enverrait aucun enfant fut il d’elle ou non, se battre et que elle aussi lutterait contre un fachiste rampant jusqu’à son dernier souffle. 40 pour cent a écouter émus , les équipes techniques et petites mains du festival avec Tiago dans leurs rangs, déclarer se mobiliser corps et âmes pour avoir un rôle actif dans les élections législatives en cours, en plus de leur tâches quotidiennes du festival, et enfin 40 pour cent à être conquis par Tiago, déclarant avec son petit accent portugais pointu, la fierté d’avoir été choisis par l’état français pour diriger un festival international, aux valeurs républicaines, progressistes, féministes, par état qui les avait accueillis lui et son père opposant portugais et qui avait permis que lui, Tiago se construise .
Lorsque le jour fut enfin là avec beaucoup beaucoup de musiques, et de textes puissant , le vent faiblit et la cour s’éclaircit livrant aux yeux fatigués l’ocre de ses murs.
Ceux qui pouvaient filèrent des coucher. Il ne manquait aux autres qu’un petit déjeuner fédérateur, lorsque la fatigue annule les conventions sociales et que tout le monde, vedettes , techniciens, publics, directeurs se retrouvent à nu deshabillés de leurs oripeaux prêts à la rencontre.
Cette nuit la cour était à tous meme à ceux qui n’étaient pas là comme Camille dont la douce rengaine « extrêmes , extrêmement ment » retenti au début et à la fin de cette nuit unique et lumineuse
Hecube, pas Hecube.
Écriture Euripide Tiago Rodriguez.
Mise en scène: Tiago Rodriguez.
Les belles pierres dorées de la carrière Bourbon qui font la beauté et l’élégance de l’architecture Avignonaise, appellent à la tragédie, ces carrières de calcaire désaffectées sont forcément le lieu idéal pour accueillir un texte d’Euripide vieux de 2500 ans, auquel Tiago Rodriguez aura rajouté sa patte.
En route donc pour aller par une dizaine de cars bourrés à craquer, vers ce bel endroit où les spectateurs déposés la deux heures avant le spectacle, auront tout le loisir de se restaurer à prix corrects, pour assister au spectacle le ventre plein.
On croit naïvement que l’on va participer à une tragédie antique entremêlée d’éléments plus contemporains pour en faire ressentir la profondeur du drame. Mais non ce n’est pas tout à fait ce qui se passe.
La pièce imbrique, compile, additionne de multiples couches comme on fait des lasagnes ou du tiramisu : tragédie, drame comédie, parfois farce, et l’on passe de l’un à l’autre en oubliant de respirer.
Elle est formidablement portée par les acteurs de la comédie française dont le jeu, simple, fluide, agile léger, sensible, font ressentir les moindres nuances du texte, surtout celui de Tiago, qui écrabouille un peu, il faut le dire, celui d’Euripide, qui mort depuis 2450 ans ne peut se défendre.
La figure emblématique de la chienne à la patte arrachée pleine de cicatrices, qu’elle raconte par étapes tout au long du spectacle, en est le vecteur puissant.
Le cadre superbe de la carrière, l’utilisation du son, couplée avec des éclairages et de quelques projections pour changer d’ambiance, de lieu , de siècle, parfois pleins pots, parfois enveloppant la scène comme une cloche protectrice de lumière, soulignant l’espace, le magnifiant, en en modifiant la taille d’un coup de curseur a rendu possible et crédible les bascules de lieux et d’époques.
Dans les gradins beaucoup de personnes âgées, qui s’étaient déplacés à la carrière Boulbon, et qui avaient même eu du mal à monter les marches jusqu’à leur place.
A quoi cette histoire les a t’elle ramenés, ? À quelle réalité inhumaine contemporaine qui fabrique jour après des infanticides , des matricides , des parricides modernes, les a-t-elle confrontés?
Combien de femmes et d’hommes obligés de confier ceux qu’ils aiment à des institutions déficientes, inadaptées, et cotées en bourse, tout en se persuadant que c’est bon endroit , tant le dilemme est difficile
Une masse de culpabilité et de tristesse a bien dû traverser le public, lorsqu’on y pense un peu, puisque la pertinence de ce spectacle touche si fort à nos drames personnels.
Et l’habileté du texte de Tiago Rodriguez et de ces formidables comédiens du Français, est de nous avoir fait rire presque tout le temps
C’est Elsa Lepoivre , une Hecube, bouleversante de bout en bout qui envoie pour la fin la note la plus merveilleuse d’amour qui soit, enveloppant dans un même discours, les hommes et les bêtes.
Dans une indicible tendresse.
Bravo!
….( ndlc: je pleure)
Avec les interprètes de la Comédie-Française : Éric Génovèse, Denis
Podalydès, Elsa Lepoivre, Loïc Corbery, Gaël Kamilindi, Élissa Alloula, Séphora Pondi
Claire Denieul
Le 11/07/2024.
Hecube , pas Hecube.
Texte : Euripide,Tiago Rodriguez.
Mise en scène Tiago Rodriguez.
Les belles pierres dorées de la carrière Bourbon qui font la beauté et l’élégance de l’architecture Avignonaise, appellent à la tragédie, ces carrières de calcaire désaffectées sont forcément le lieu idéal pour accueillir un texte d’Euripide vieux de 2500 ans , auquel Tiago Rodriguez aura rajouté sa patte.
En route donc pour aller par une dizaine de cars bourrés à craquer, vers ce bel endroit où les spectateurs déposés la deux heures avant le spectacle, auront tout le loisir de se restaurer à prix corrects, pour assister au spectacle le ventre plein.
On croit naïvement que l’on va participer à une tragédie antique entremêlée d’éléments plus contemporains pour en faire ressentir la profondeur du drame. Mais non ce n’est pas tout à fait ce qui ces passe.
La pièce imbrique, compile, additionne de multiples couches comme on fait des lasagnes ou du tiramisu : tragédie, drame et comédie, et l’on passe de l’un à l’autre en oubliant de respirer.
Elle est formidablement portée par les acteurs de la comédie française dont le jeu, simple, fluide, agile léger, sensible, font ressentir les moindres nuances du texte, surtout celui de Tiago, qui écrabouille un peu, il faut le dire, celui d’Euripide, qui mort depuis 2450 ans ne peut se défendre.
La figure emblématique de la chienne à la patte arrachée pleine de cicatrices, qu’elle raconte par étapes tout au long du spectacle, en est le vecteur puissant.
Le cadre superbe de la carrière, l’utilisation du son, couplée avec des éclairages et de quelques projections pour changer d’ambiance, de lieu , de siècle, parfois pleins pots, parfois enveloppant la scène comme une cloche protectrice de lumière, soulignant l’espace, le magnifiant, en en modifiant la taille d’un coup de curseur a rendu possible et crédible les bascules de lieux et d’époques.
Dans les gradins beaucoup de personnes âgées, qui s’étaient déplacés à la carrière Boulbon, et qui avaient même eu du mal à monter les marches jusqu’à leur place.
A quoi cette histoire les a t’elle ramenés, ? À quelle réalité inhumaine contemporaine qui fabrique jour après des infanticides , des matricides , des parricides modernes, les a-t-elle confrontés?
Combien de femmes et d’hommes obligés de confier ceux qu’ils aiment à des institutions déficientes, inadaptées, et cotées en bourse, tout en se persuadant que c’est bon endroit , tant le dilemme est difficile
Une masse de culpabilité et de tristesse a bien dû traverser le public, lorsqu’on y pense un peu, puisque la pertinence de ce spectacle touche si fort à nos drames personnels.
Et l’habilete du texte de Tiago Rodriguez et de ces formidables comédiens du Français, est de nous avoir fait rire presque tout le temps
C’est Elsa Lepoivre , l’actrice qui joue Hecube, bouleversante de bout en bout qui envoie pour la fin la note la plus merveilleuse d’amour qui soit, enveloppant dans un même discours, les hommes et les bêtes.
Dans une indicible tendresse.
Bravo!
….( ndlc: je pleure)
Avec: Avec les interprètes de la Comédie-Française : Éric Génovèse, Denis Podalydès, Elsa Lepoivre, Loïc Corbery, Gaël Kamilindi, Élissa Alloula, Séphora Pondi
Angélique Kidjo
C’est au son de la batterie, des congas et de l’orgue, que Angélique Kidjo fait une entrée fracassante sur la scène du chapiteau, dans une jupe plissée jaune d’or et un haut en soie colorée à volants, pour la célébration, à Marciac, de ses 40 années de carrière.
Les éclairages forment comme une grande cage dorée autour d’elle et tout au long du spectacle, au fur et à mesure des changements de lumière, les motifs qui s’imprimeront sur le fond de scène et sur les murs rappelleront les tissus à la cire ou les bazins africains.
Angélique Kidjo chante, danse, virevolte, donc dans un immense écrin de tissus flamboyant et changeant.
Elle démarre sur des chapeaux de roue, sa voix puissante fait concurrence aux instruments, avec au piano, Thierry Vaton, aux percussions, David Donatien, à la Basse Rody Cereyon, qui au moment des chœurs la soutiennent de leurs voix graves. Angélique, reine du métissage fera dialoguer dans un beau duo les congas et la batterie, chantera à pleine voix avec bonheur en plusieurs langues, la salsa, le zouk, et la rumba. Elle apostrophera le public enfrançais, pour le faire participer et lui dire son plaisir d’être là, elle chantera portée par la foule qui fredonne et adorera ça. Apres un discours prônant la paix et l’amour elle fera tanguer le chapiteau, aux accents d’un de ses tubes biens connus « Mama Africa. » Avant que tout le parterre de scène soit submergé par la foule heureuse et aimante : son public.
Il y a 50 ans presque démarrait le festival de Marciac, qui maintenant accueille un panel d’artistes internationaux conséquents. C’est tout un village qui se met en quatre, quinze jours par ans pour recevoir le gratin du jazz international et ouvre ses cours, jardins et garages aux musiciens. A Marciac de la pointe du jour à l’aube, bruisse de musique, de paix et d’amour
L’autre jour alors que je m’extasiais sur la qualité du son, mon voisin de table à la marmite me suggera d’aller voir « Michel » un des vétérans du festival, portant barbe et béret , afin qu’il me raconte l’histoire de Marciac , sous le chapiteau.
Interview de Michel Rancé president de la ligue de l’enseignement du Gers.
Quelle est la genèse du festival de Marciac ?
Apres les inondations de 1977 qui avaient bouleversé le département du Gers , nous faisions partie d’un foyer de jeunes d’éducation populaire. Et on nous avait demandé depenser à un évènement qui dynamise la région. Certains comme Guy Lafitte, Bill Coleman et un autre faisaient du jazz à Paris et ce sont des éléments qui ont permis de créer un point de départ avec enthousiasme et bonne volonté.
Le projet était intéressant et permettait de mobiliser. Et c’est le maître mot de cette histoire-là : intéresser des gens culturellement à une musique qui n’était pas si évidente que ça, développer une économie, même si au départ ça n’était pas forcement l’idée qui était mise en avant. Il a fallu une alchimie pour que toutes ces choses-là prennent et ça a marché, les aides sont venues assez rapidement.
Monsieur Dalidar nous a prêté une partie de son usine pour nous abriter des orages en plus des arènes. Toutes ces choses-là se sont faites progressivement avec des discussions, tout le monde y a cru et a donné un bout de soi-même. On n’avait jamais vu ça. Nous avons démarré petit, avec trois, quatre artistes. A l’époque personne n’aurait mis un penny dans un développement aussi fulgurant. On avait de l’enthousiasme et de la bonne volonté. Et c’est le maitre mot de cette histoire-là.
Comment vous êtes-vous professionnalisés ?
Nous avons progressivement appris à travailler au contact des professionnels. Nous avons appris les uns des autres. Travailler avec les gens nous a montré comment à avoir de plus en plus de rigueur. On est des amateurs et on fait les choses bien, on essaye de ne pas être trop « vilains », les lois s’imposent à nous et il faut être conforme aux lois pour ne pas avoir de pépins.
Et la qualité du son sous le chapiteau ?
Le son du chapiteau ne s’est pas fait tout seul : On s’est posé des questions, des techniciens nous ont dit : «Pourquoi vous ne mettez pas des panneaux au plafond? ». On les a commandés, on les a installés et ça y est, ça marché. Le matériel a beaucoup évolué, Nous nous sommes procurés petit à petit, les écrans, les caméras, on progresse et maintenant on est bien équipé.
Et comment a suivi le reste de la population ?
Il y a ceux qui voient ça d’un bon œil, ceux qui râlent mais qui sont d’accord, et ceux qui ne veulent pas, ceux qui disent, « non ce n’est pas intéressant » mais n’oublient pas de louer des chambres…
Et la transmission ? Qui va reprendre le flambeau ?
Maintenant qu’on est à un âge canonique, on intègre les gens nouveau dans le conseil d’administration, qui font leurs armes, qui ont des idées nouvelles, Globalement ce n’est pas l’argent pour l’argent qui nous intéresse. Le mode associatif à but non lucratif permet un état d’esprit plus ouvert. Nous sommes pour l’éducation populaire, c’est l’essence même de notre vie associative.
L’enfance et la guitare au cœur.
Lorsque Pierre Durand, tire de sa guitare avec délicatesse les premiers sons orientaux de son concert, on se demande s’il ne serre pas contre son cœur une veena (instrument indien traditionnel à cordes). Mais non, c’est bien sa guitare qu’il tient ainsi amoureusement tellement proche de lui qu’elle en devient une extension de son corps.
Pierre Durant joue des notes suaves et flottantes, avec un rythme mélancolique qui monte doucement.
Pierre Durant joue, la bouche ouverte, il en sort un chant muet en lien avec ce qui passe par ses mains, à tel point qu’on a l’impression que sa musique est devenue organique et sort desa propre bouche.
Il a l’air aveugle, tout son être est tourné vers le centre de lui-même, et son corps esquisse de temps à autre des pas de danse.
Pierre Durant a le crâne rasé, lorsqu’il joue toute sa tête transpire, alors il s’arrête et il s’essuie de avec un grand chiffon noir, tout en nous racontant la genèse des morceaux qu’il va nous jouer.
Les origines de sa musique ramènent à l’enfance et à l’adolescence, ce qu’il compose est un pont entre lui et ses compositeurs préférés Bowie, Sting, ses chanteuses préférées, Dedee Bridgewater et Nina Simone.
Il reprend, accompagné d’une basse (Jérôme regard), d’une batterie (Marc Michel), et d’un clavier (Fred Escoffier)lquilaisse échapper des notes stridentes à la limite du grincement, avec un thème, qui lui permet de retrouver ses sensations premières. Pierre Durant, grimace, son crâne luit sous les projecteurs, il fait faire des confidences à sa guitare, un son fluide et souple, mesuré, une cadence, fait qu’il remue la tête d’avant en arrière. Alors que le son fuse, il se dresse sur la pointe des pieds, tire presque la langue et se replie, piétine, ricane, et se tord.
Apres un duo avec la basse qui joue dans son dos et à laquelle il répond accroupi, et quelques envolées lyriques plus tard, il s’arrête à nouveau pour nous confier que ses inspirations viennent des cours de musique qu’il donne aux enfants des classes prioritaires à Paris dans le vingtième.
D’où sortira le morceau « Fight ! »
La guitare bourdonne sur un ton monocorde, ce qui est beau, c’est que la mélodie devient accessoire, et en recherche d’harmonie avec la batterie, Pierre Durant danse en même temps qu’il joue, sur un pied.
La découverte du son, la jouissance du son, la mélodie qui vient, qui part, flotte et se brise, et le corps réceptacle et à la fois, véhicule de sa musique. Voilà les aventures sensorielles que nous livre Pierre Durant !
Cl@ire